En clôture d’hiver 2018, ce sont 16 % des élevages allaitants et 35 % des élevages laitiers qui présentent une trésorerie négative et un endettement à moyen et long terme. Ce sont des exploitations dites critiques. Leur répartition est assez disparate en fonction du secteur géographique. Néanmoins, si les chiffres étaient déjà en berne pour les clôtures d’été 2017, les résultats la région Grand Ouest se distingue encore une fois par une situation financière compliquée.
Instauré en 2015, l’observatoire de l’endettement et des trésoreries permet le suivi des résultats de 925 exploitations bovines réparties sur 4 bassins : le Grand Ouest, le Cantal ou zone montagne, la Dordogne et la Saône-et-Loire depuis 2013. Le suivi est réalisé par l’Institut de l’Élevage en partenariat avec 6 centres comptables (AFOCG, AS BFC, CerFrance Alliance Massif Central, CerFrance Dordogne, Cogedis et GIE Entr’AS).
En bovins viande, 42 % des exploitations allaitantes de la région Grand Ouest sont en situation critique, contre 36 % à la dernière clôture d’été. Les dettes court terme de ces exploitations sont 2,6 fois supérieures à la moyenne des autres exploitations.
Extrait de l’observatoire 2016-2017. Clôtures d’hiver, bovins à viande
Les investissements retrouvent un niveau « habituel » en région Montagne tandis qu’ils ne cessent de diminuer en zone Bassin allaitant et Grand Ouest où les emprunts restent supérieurs aux investissements. Hormis pour les exploitations en situation critique, la trésorerie nette des exploitations allaitantes s’améliore globalement.
En bovins laitiers, la région Grand Ouest est là encore la plus impactée, puisque 49 % des exploitations étudiées sont répertoriées comme critiques contre 46 % à la dernière clôture d’été. Les dettes à court terme restent relativement stables bien qu’encore élevées pour ces exploitations.
Extrait de l’observatoire 2016-2017. Clôtures d’hiver, bovins à lait
Concernant les investissements, ceux-ci sont inférieurs aux emprunts. On constate donc, comme pour l’élevage allaitant, du refinancement en région Grand Ouest. On note tout de même une reprise d’autofinancement à hauteur de 15 % pour les zones Montagne et Dordogne. Malgré une légère augmentation générale de la trésorerie, des écarts importants ne cessent de se creuser entre les exploitations en situation critique et les autres.
La clôture d’hiver 2018 ne prend encore en compte les conséquences de l’épisode de sécheresse de 2018 et de celui de 2019 qui présagent des conséquences économiques et financières importantes pour les élevages bovins.