John Deere, modeste forgeron né dans le Vermont (États-Unis) en 1804, est à l’origine de l’une des principales marques de matériel agricole mondiale. L’entreprise célèbre cette année ses 100 ans sur le marché du tracteur. Cependant, elle est bien plus ancienne. L’histoire commence en 1837 dans l’Illinois où John Deere développe un concept de charrue « auto-nettoyante ».

Cette dernière rencontre un certain succès auprès des agriculteurs. De 10 charrues en 1839, il en construira 10 fois plus en 1842. En 1848, l’entreprise s’installe à Moline, dans l’Illinois, où elle continue de prospérer avec différents outils. Le siège social mondial y est d’ailleurs toujours aujourd’hui.

Le petit forgeron est devenu grand

On le sait, le parcours du constructeur américain est jalonné de rachats depuis son début. L’un des principaux virages de l’entreprise arrive il y a 100 ans (en 1918), lorsque Deere & Company décide d’acquérir la « Waterloo Gasoline Engine Compagny », un constructeur de l’Iowa qui fabrique des tracteurs et notamment le « Waterloo Boy ».

Rappelons qu’en 1918, le tracteur est encore un appareil nouveau, et qu’il reste peu répandu dans les campagnes. En 1918 donc, sort donc le Waterloo Boy sous les couleurs de la firme de l’Illinois. Fort de ses 12 ch, il se vendra à 5 634 unités. De ce succès, il en découlera beaucoup d’autres durant les années suivantes, avec les modèles D, ou encore les modèles B et A, reconnaissables à leurs roues avant collées.

Cap à l’est

A la sortir de la Seconde Guerre mondiale, John Deere est déjà un grand constructeur au pays de l’oncle Sam. Cependant, sur le vieux continent, il est encore peu connu. Tout va changer en 1956, lorsqu’il fait de nouveau l’acquisition d’un tractoriste. Ce dernier est l’allemand Lanz, installé à Mannhein, le constructeur du célèbre Lanz Bulldog, sorti en 1921.

Les premiers tracteurs John Deere sortent des chaînes allemandes au début des années soixante avec notamment le 500 et le 700. Les tracteurs arborent dans un premier temps la marque « John Deere Lanz », en passant du bleu et rouge au vert et jaune. Très vite, seul « John Deere » reste sur les capots.

Nombreux rachats

Au début des années soixante, John Deere franchit un nouveau pas au États-Unis, toujours avec un rachat, celui de Wagner, un constructeur de tracteurs articulés de l’Oregon. De ce rachat naissent les modèles WA 14 et 17, les premiers tracteurs articulés aux couleurs du constructeur au cerf bondissant.

Depuis les années soixante, le tractoriste affiche une belle réussite. On peut citer les séries 30 et 40 qui ont vu arriver les cabines SG II, le SG signifiant Sound-Gard, antibruit en français. Et n’oublions pas les séries 50 et 55 avec les mythiques 3650 et 4955. À la fin du XXe siècle, le tractoriste renouvelle pratiquement toute sa gamme avec l’arrivée des séries 5000, 6000, 7000, 8000 et 9000, et le retour au châssis intégral.

Encore aujourd’hui, pratiquement la totalité de la gamme John Deere vendue en Europe est construite à Mannheim, (jusqu’au 6250R) ou à Waterloo (à partir du 7210R).

Pierre Peeters