La Bretagne et les Pays de la Loire sont les deux régions qui ont le plus fort potentiel de réduction de gaz à effet de serre (GES), dans le secteur agricole. L’Ademe a publié, le 23 février 2018, les résultats du projet Banco (1), révélant le potentiel de réduction des émissions de GES selon les régions. Elle montre que les possibilités de réduction des GES en agriculture varient fortement selon les régions, allant de 4,4 Mt CO2eq en Bretagne à 0,1 Mt CO2eq en Corse, notamment en fonction de la surface agricole utile et du nombre d’animaux.
Selon cette étude, la Bretagne et les Pays de la Loire, deux Régions d’élevage, ont un fort potentiel de déploiement de la méthanisation, pratique identifiée comme permettant la réduction des émissions de GES sur les exploitations. La Région Centre, davantage orientée vers les productions végétales, a également des capacités de réduction par une diminution de la fertilisation azotée et une réduction du labour. L’Île-de-France, le Limousin, le Sud-Est et la Corse ont un potentiel moins important, car pour certaines, elles sont moins agricoles.
Réduire les GES tout en améliorant sa rentabilité
En 2013, une étude (2) avait fait la liste des principales pratiques qui permettent d’atténuer les émissions de GES du secteur agricole. L’Ademe a identifié parmi celles recensées, les actions techniques qui permettent de réduire les émissions de GES, tout en améliorant la rentabilité économique des exploitations.
Il s’agit par exemple :
- de mieux substituer l’azote minéral de synthèse par l’azote des produits organiques,
- de retarder la date du premier apport d’engrais au printemps,
- d’augmenter et maintenir des légumineuses dans les prairies temporaires,
- d’allonger la période de pâturage,
- d’accroître la durée de vie des prairies temporaires,
- de réduire la fertilisation azotée des prairies permanentes et temporaires les plus intensives,
- de réduire la teneur en protéines des rations des vaches laitières, des porcs et des truies,
- de réduire, sur l’exploitation, la consommation d’énergie fossile des bâtiments et équipements agricoles.
Un manque de sensibilisation et de formation
Selon l’Ademe, malgré leur intérêt économique, ces actions ne sont pas mises en place spontanément par les agriculteurs. L’agence de l’environnement a cherché à comprendre pourquoi et à formuler des propositions. Certaines actions ne sont pas mises en pratique par manque de compétences techniques, ou car elles sont jugées trop risquées. Par exemple, la réduction des protéines dans la ration. L’Ademe recommande dans ce cas des actions de sensibilisation et de formation des agriculteurs. Elles pourraient être mises en œuvre par les structures techniques proches des agriculteurs.
L’Ademe préconise aussi aux pouvoirs publics d’ajuster certaines mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) ou d’étudier la possibilité de mettre en place de nouvelles mesures, pour favoriser les pratiques identifiées comme permettant la réduction des émissions de GES sur les exploitations.
(1) Le projet Banco est mené par lI Care & Consult, l’Inra et le Céréopa.
(2) L’étude Pellerin, Bamière et al.