Depuis plus de quinze ans, une récupération de carcasses d’ovins et de caprins issus de la mortalité des troupeaux a été mise en place sur le territoire du PNR (1) des Baronnies provençales par l’association Vautours en Baronnies. Cette collecte permet de nourrir les oiseaux présents dans le secteur, mais aussi d’épauler la filière du service public de l’équarrissage. Depuis deux ans, pour limiter les déplacements de l’association, des placettes d’équarrissage naturel sont installées chez des éleveurs volontaires, comme Dagobert Resneau, éleveur de brebis et de porcs à Rochebrune. « Depuis un an et demi que la placette d’alimentation est en place, je me suis débarrassé d’une quinzaine de carcasses. C’est un système simple et efficace. Lorsque j’ai une perte dans mon cheptel, je vais y déposer le cadavre et, en un rien de temps, les vautours sont déjà là. De mon côté, je n’ai qu’à enregistrer le décès de l’animal dans un cahier, en indiqunt son numéro de boucle et son poids », témoigne l’éleveur.
Zone clôturée
Après l’accord de la mairie et de la DDPP (2), Dagobert a rapidement installé cette placette, avec l’aide de l’association Vautours en Baronnies et le soutien financier du PNR. Éloignée des habitations, à l’écart des cours d’eau et située sur les hauteurs, la placette de 100 m2 est clôturée, pour empêcher l’intrusion des sangliers et de la faune sauvage. Une dalle en béton de 10 m2 et d’une quinzaine de centimètres d’épaisseur a été construite au centre. « Elle permet d’éviter au jus issu des cadavres de pénétrer dans le sol, explique l’éleveur, satisfait du système. La placette et la venue des vautours à Rochebrune ont bien été accueillies par la population. Je n’ai jamais eu à déplorer d’attaques de vautours sur animaux vivants. J’ai plutôt des problèmes avec les corbeaux. »
Le territoire des Baronnies provençales compte désormais trois placettes et deux autres sont en cours de projet.
Camille Penet
(1) Parc naturel régional. (2) Direction départementale de la protection des populations.