Ce soir de juillet, Laurent Chevalier a terminé la moisson de sa parcelle de colza un peu tard. Il était 23h30 quand il a coupé le moteur de sa machine, et l’a laissée dans le champ. Le lendemain matin, 7 juillet 2017, sur le marchepied de la batteuse, traîne un papier rapidement griffonné. « Vous n’avez vraiment que ça à foutre que d’emmerder les gens avec ce bruit jusqu’à plus de 23h30. Vraiment aucun respect pour les personnes qui habitent autour. » Le message n’est pas signé.
À la recherche d’une explication
« J’étais frustré, décrit Laurent Chevalier. Je suis allé taper aux portes des maisons aux alentours pour tenter de trouver cette personne et lui expliquer pourquoi, parfois, nous devons moissonner tard, mais personne n’a répondu. » L’agriculteur décide alors de contacter la presse. Le journal L’Éclaireur s’est déplacé à la fin de juillet, pour faire paraître la lettre, et lancer un appel au dialogue. « J’espérais que l’auteur me contacte, dit Laurent Chevalier. Mais en vain. »
En revanche, une douzaine de personnes ont décroché leur téléphone en soutien. « Des agriculteurs, bien sûr ! mais aussi des retraités, quelqu’un de la mairie, des gens de tous milieux, qui m’ont appelé pour me faire part de leur incompréhension face à cette histoire. »
« La meilleure solution, c’est le dialogue »
C’est la première fois que Laurent Chevalier est confronté à ce type de conflit. Ce qu’il regrette, c’est de ne pouvoir s’expliquer. « La meilleure solution, c’est le dialogue, estime-t-il. Encore faut-il que la personne en face soit réceptive. Cette lettre anonyme, c’est une démarche froussarde. » Récemment, alors qu’il travaillait sur cette parcelle, Laurent Chevalier est allé à la rencontre d’une famille voisine, alors dans sa cour. « Ce n’étaient pas les auteurs de la lettre, dit-il. Mais nous avons pris le temps d’échanger, j’ai pu leur expliquer les contraintes de l’agriculture. »