Une étude de Santé publique France (ex-Institut de veille sanitaire) et de la CCMSA de septembre 2017 a cherché à mettre en évidence des différences de mortalité par suicide chez les hommes agriculteurs exploitants en fonction de leurs caractéristiques socioprofessionnelles, de 2007 à 2011. Sur les cinq années de suivi, 674 décès par suicide ont été recensés.

Les risques sont plus élevés pour ceux ayant :

  • Un âge compris entre 45 et 54 ans par rapport à ceux âgés de moins de 35 ans ;
  • Une exploitation à titre individuel par rapport au fait d’avoir une exploitation à titre sociétaire ;
  • Une activité d’exploitant à titre exclusif par rapport à une activité à titre non exclusif ;
  • Une SAU comprise entre 20 et 49 hectares par rapport à plus de 200 hectares ;
  • une exploitation située en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et dans les Hauts-de-France par rapport à une exploitation dans le Grand Est.

Selon les experts, aucun secteur d’activité n’apparaît associé à un risque plus élevé de mortalité par suicide. Il semblerait qu’une étude sur cinq années lisse les effets conjoncturels.

Comparaison avec le reste de la population

Cette étude fait suite à deux autres publiées en 2013 et 2016. Cette dernière portait sur le suicide d’agriculteurs en 2010 et 2011. Sur ces deux années, il y a eu 253 décès par suicide chez les hommes et 43 chez les femmes. Comparé au reste de la population française, la population agricole fait face à une surmortalité par suicide de 20 % en 2010.

Il est à noter que la sous-déclaration en France du nombre de suicides est de 9 %. Pour rappel, les précédentes études montraient que les éleveurs de bovins à viande et de bovins laitiers présentaient une surmortalité par suicide par rapport à la population générale d’âge similaire en 2008 et 2009 pour les premiers et de 2008 à 2010 pour les seconds.

Sophie Bergot