La Chine, plombée par d’énormes stocks de maïs (plus de 110 Mt selon l’USDA) a décidé d’en libéraliser le prix. Dans certaines régions, l’État achetait jusqu’ici le maïs domestique à un prix plancher, qui malgré sa baisse l’an dernier, à 2 000 yuans (1) la tonne), était largement supérieur au prix mondial. Conséquence, les opérateurs ont importé près de 50 Mt de substituts (orge, sorgho…) en 2015. « L’importation d’orge pour nourrir les animaux en Chine est intervenue très récemment, explique François Gâtel, directeur de France Export Céréales. La France a bien tiré parti de cette opportunité, et les ventes d’orges fourragères sur la Chine représentent depuis deux ans une part très importante de nos exportations d’orges. Mais ces derniers mois, les ventes ont beaucoup baissé. »

Résorber les stocks

Avec la réforme du prix du maïs, qui supprime le prix plancher au profit de subventions (dont les modalités ne sont pas encore connues), et les mesures restrictives récemment prises par les autorités pour freiner les importations, c’est bien le flux de substituts qui est en jeu (les importations de maïs étaient, elles, très faibles). « À cet égard, nous attendons une forte baisse des importations chinoises d’orges, de sorgho et de DDGS (2) dès la fin de la campagne en cours », prédit Pierre Begoc, directeur des affaires internationales d’Agritel. Il faudra donc trouver de nouveaux débouchés, sans quoi la situation pourrait peser sur les producteurs et les organismes stockeurs.

Marine Digabel

(1) 2 000 yuans = 271,50 euros.

(2) Drêches de distillerie avec solubles.