Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), outre l’abattage et le vide sanitaire, les élevages de volailles ont dû mettre en place des mesures des mesures de nettoyage et de désinfection des bâtiments, parcours et matériel d’élevage.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation environnement, travail (Anses) a été saisie par le ministère de l’Agriculture, afin d’évaluer « les procédés efficaces de désinfection des parcours en exploitations de volailles » pour estimer leur « efficacité et faisabilité ». Elle a rendu son avis le 14 octobre.
Pour les élevages infectés, l’agence propose deux modalités de désinfection des parcours :
- l’application de chaux vive (oxyde de calcium) pour rechercher un pH très alcalin (>12). Cette substance réagit avec l’eau présente sur les parcours en dégageant de la chaleur, dont l’effet assainissant s’ajoute à celui du pH ultra-basique,
- l’utilisation d’acide peracétique pour rechercher un pH très acide (<2).
L’Anses déplore néanmoins le manque d’évaluations sur l’efficacité des substances utilisées (chaux ou acide peracétique). « En effet, la majorité des études disponibles porte sur l’efficacité de ces substances actives biocides sur les virus IA en laboratoire, et non dans un contexte d’élevage ». Elle souligne également que « leur impact sur l’environnement et notamment sur le sol est loin d’être négligeable », d’où une utilisation réservée aux élevages détectés infectés, sur les zones à forte densité d’oiseaux. Les experts préconisent en outre la délimitation des parcours (clôture des surfaces prévues dans les différents cahiers des charges) « afin d’en permettre une meilleure gestion, notamment dans le cadre des foyers infectieux ».
En routine, les experts de l’Anses proposent un protocole de biosécurité s’appuyant sur :
- le bétonnage de la sortie du bâtiment (zone à très forte densité d’oiseaux) sur une bande de 2 à 3 m de large sur toute la longueur du bâtiment. Cette zone pourra ainsi être nettoyée et désinfectée en même temps et selon le même protocole que le bâtiment.
- le drainage des zones humides, notamment au niveau des abreuvoirs pour éviter la présence d’eau résiduelle où des virus pourraient persister. L’utilisation complémentaire de caillebotis démontables est également envisageable à condition de les démonter, les nettoyer et de les désinfecter entre chaque bande, en même temps que les abreuvoirs.
- le débroussaillage des zones herbées comportant broussailles et arbustes, afin de limiter la présence d’animaux, vecteurs mécaniques potentiels.
- la mise en place d’un vide sanitaire de 6 semaines minimum entre chaque lot.
Les experts proposent également une série de contrôles pour évaluer l’efficacité de ces produits, ainsi que celle de la désinfection à la fin du vide sanitaire. Ils rappellent néanmoins que « le maintien de la contamination des parcours n’est pas apparu comme étant le facteur de risque principal de recontamination des élevages » lors d’une précédente étude menée en 2016.