Un procès gagné
En janvier 2015, le tribunal de Coutances a condamné le Réseau de transport d’électricité (RTE) à indemniser un éleveur riverain d’une ligne à très haute tension (THT). Cette décision de justice a été confirmée par la cour d’appel de Caen, le 24 novembre 2015.
Les données du robot
Les données recueillies par le robot de traite sur la conductivité du lait - avant, pendant et après une extinction de quelques semaines de la ligne THT - ont fourni des preuves scientifiques irréfutables de l’implication de la THT dans la dégradation de la qualité du lait. Même si le préjudice reconnu (problèmes de cellules dans le lait) est bien en deçà des pertes réelles subies par l’exploitant (perte de fécondité, taux de réforme élevé…), c’est une première depuis que l’énergie électrique existe !
Depuis 2000, RTE reconnaît des nuisances, mais uniquement celles liées aux champs électromagnétiques. Des aménagements sont réalisés sur les pylônes, pour déconnecter les câbles de garde par exemple.
Prendre en compte les courants vagabonds
Au travers du GPSE (Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole), un accompagnement est proposé aux exploitations pour réaliser, voire financer des installations dans les exploitations, de type cage de Faraday, notamment. Ces aménagements apportent des petits plus, mais ne résolvent bien souvent pas les problèmes, car les nuisances liées aux courants vagabonds sont éludées.
Rebondir dans le bon sens
Aujourd’hui, cette décision de justice qui vient d’être produite, doit permettre à toute la profession de rebondir dans le bon sens. Il faut qu’enfin les représentants des agriculteurs posent un regard objectif et bienveillant sur les dossiers de ces derniers.
Le problème ne se limite pas aux abords des lignes THT. Les difficultés viennent parfois de la propre installation électrique de l’exploitation et impactent rapidement la qualité du lait. Pour espérer s’en sortir avec la crise des prix du lait que nous connaissons, un éleveur doit livrer du lait en qualité super A au moins huit mois de l’année. Celui qui est payé en B à 0,23 €/l ne doit pas se faire trop d’illusions sur son avenir.
Mieux concevoir et organiser les bâtiments
Les agriculteurs ont plus que jamais besoin d’être accompagnés sur ces sujets-là. On nous laisse entendre que c’est à notre association d’assurer cette mission de conseil et d’expertise. C’est mal mesurer l’ampleur des besoins et la responsabilité de chacun. Une simple clôture électrique placée sur une veine de terre conductrice peut suffire à occasionner des nuisances. Dans la conception, dans l’aménagement et l’équipement des bâtiments, la question des tensions parasites est encore très mal abordée. Il en va pourtant des performances des élevages.