«Plusieurs personnes de ma famille ont voyagé dans le passé en Côte d’Ivoire. En écoutant leurs récits de voyage, je m’étais juré d’aller découvrir le continent africain. Ce n’est qu’à cinquante ans que j’ai franchi le pas ! » Céréalier à Sonnac, en Charente-Maritime, Pascal Roy s’envole en 2011 vers le Togo, une destination choisie par le biais d’internet. « Une fois sur place, j’ai entendu parler d’un village où l’école avait brûlé, raconte-t-il. Les habitants recherchaient de l’aide pour reconstruire le bâtiment. Grâce à un appel aux dons, l’établissement a été rebâti. »
Pascal lie vite de nouvelles connaissances et se rend à Kpalimé, dans le sud-ouest du pays. Il rencontre Mana Yévo, la présidente franco-togolaise d’un orphelinat local, le CAST (1), qui lui présente son projet : donner un métier aux jeunes ayant grandi à l’orphelinat en leur apprenant le maraîchage.
Séjours de deux semaines
L’institution a acheté des terres, mais les jeunes manquent de connaissances techniques, car il n’existe pas de structure locale pour les encadrer. Pascal propose aussitôt son aide. « Le potentiel agricole est excellent, souligne-t-il. Lors d’un autre voyage, j’ai emmené le responsable maraîchage dans une ferme pilote au Bénin, pays voisin, pour découvrir des techniques innovantes. » Depuis, l’agriculteur effectue, chaque année, trois séjours de deux semaines au Togo. Il les finance avec ses propres économies. Une fois, il a même mis une bâche de serre dans sa valise. Petit à petit, les productions se mettent en place : haricots, salades, choux, aubergines, maïs, arachide, manioc, plants de cacao… Les récoltes sont soit servies à la cantine de l’orphelinat, soit vendues sur les marchés.Jusqu’à présent, le travail est effectué essentiellement à la main. Récemment, Pascal a trouvé un tracteur et du matériel chez des concessionnaires de sa région. L’orphelinat va envoyer les fonds et les concessionnaires organiseront l’affrètement. « Les contacts se nouent très vite là-bas, ajoute-t-il. D’autres associations locales m’ont demandé des conseils, mais je ne pourrai pas répondre à tout le monde. Peu de Français sont présents au Togo, car ce petit pays n’est pas très connu. Pourtant, participer à de tels projets est accessible à beaucoup de gens. Et c’est une aventure enrichissante ! »
(1) Centre d’activités sociales togolais.