Quelque 3 000 éleveurs venus du monde entier ont arpenté les allées du salon Capr’Inov à Niort (Deux-Sèvres), les 23 et 24 novembre, collectant les informations sur les pailleuses, les aliments ou la bonne santé de leurs coopératives. La reprise de la filière était palpable dans l’intérêt montré par les visiteurs, la chaleur des échanges et les contacts pris pour de futurs investissements. La sévère crise qu’a traversée la filière de 2009 à 2013 est non seulement terminée, mais le monde caprin retrouve désormais confiance et se projette à nouveau dans l’avenir.
Les laiteries elles-mêmes veulent profiter de ce nouvel élan. Les deux plus importantes coopératives que sont Eurial et Terra Lacta ont profité de ces rencontres de Niort pour dévoiler leurs nouvelles stratégies. Chez la première, l’ambition est claire : elle « souhaite consolider et étendre son leadership sur le marché́ caprin en France et à l’international, d’ici à̀ 2020 ». Pour ce faire, Eurial compte recruter une centaine de nouveaux éleveurs dans les cinq prochaines années et met en place un « plan caprin de soutien aux éleveurs actuels et futurs ». L’objectif est de faire passer la collecte de 140 à 165 millions de litres. Eurial va aussi investir 20 millions d’euros dans ses outils industriels et le marketing. Elle veut doubler son activité avec les GMS et poursuivre sa croissance en restauration hors domicile et dans l’industrie.
Des aides pour les jeunes
Terra Lacta, de son côté, va désormais proposer aux nouveaux éleveurs une garantie bancaire couvrant la moitié de leur investissement et plafonnée à 150 000 €. La coopérative double aussi les aides qu’elle leur accordait depuis 2012. Ils recevront une prime de 65 €/1 000 l étalée sur les quatre années suivant leur installation : 30 € la première année, puis 20 €, puis 10 €, et enfin 5 € la dernière année. Terra Lacta met aussi en place un système pour sécuriser la marge. Basé sur le ratio « coût de l’aliment/prix du lait », il permet d’accorder une prime supplémentaire de 20 €/1 000 l quand ce ratio dépasse 36 %. Enfin, pour les éleveurs déjà installés qui augmentent leur atelier caprin, la coopérative aide à l’achat de chevrettes et accorde une prime de 50 €/1 000 l à partir de 50 000 l produits en plus.