Pour les irrigants du bassin du Clain, 50 % d’eau en moins cette année, 95 % pour ceux de la Seudre l’an prochain. Des chiffres effrayants. Pourtant, ils se disent prêts à les accepter, si « l’État s’engage sur la mise en place des réserves de substitution », souligne Louis-Marie Grollier, président d’Aquanide, l’association qui rassemble les irrigants de Poitou-Charentes. « Nous acceptons les baisses annoncées, mais pas au-delà des volumes prélevables additionnés aux volumes stockés. » Or, ces volumes stockés sont dérisoires. Et les projets de réserves rencontrent des oppositions farouches. Louis-Marie Grollier cite l’exemple de la réserve de Benon, en Charente-Maritime. Mise en service l’été dernier, après des années de procédure, elle a été bloquée cet automne à la suite d’un nouveau recours des opposants.
Il existe un autre sujet de crispation : l’autorisation unique pluriannuelle (AUP) de gestion des volumes d’eau. Pour que l’État la délivre à l’organisme unique de gestion collective, les irrigants doivent réaliser des études d’impact, bassin par bassin. « Même avec ces études, les opposants peuvent attaquer l’autorisation préfectorale, regrette Louis-Marie Grollier. Il y a un risque que tout soit remis en cause. »
Aides à harmoniser
Aquanide souhaite également une harmonisation des plafonds pour les subventions aux réserves de substitution. Celles-ci sont accordées par les deux agences de l’eau dont dépend Poitou-Charentes, à savoir Adour-Garonne et Loire-Bretagne. Dans l’une, le plafond est de 4,50 € m3, dans l’autre, il est passé à 6,50 €/m3.
Enfin, les irrigants demandent que les seuils de gestion ne soient pas modifiés pendant toute la durée de l’AUP, soit quinze ans. Le 26 février, la chambre d’agriculture de la Vienne a voté une motion liée à ce contexte, jugé insuffisamment cadré. Elle a décidé qu’en l’absence de réponse des pouvoirs publics, elle refuserait d’assurer sa mission d’organisme unique.