L’ancien ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a donné ce weekend un coup d’accélérateur à sa campagne. À neuf semaines de la primaire de la droite (20 novembre), il a présenté à Sète, dans l’Hérault, son « contrat présidentiel » : un document de mille pages voulu comme une démonstration de force pour se démarquer des autres candidats.
Une soixantaine de pages réparties en seize fiches thématiques composent le volet agricole de ce programme. Le candidat y réaffirme combien « l’agriculture fait partie intégrante de notre identité nationale ». Surtout, il confirme son intention de demander l’organisation d’une réunion extraordinaire du Conseil européen pour évoquer les questions agroalimentaires « très rapidement après l’élection présidentielle ».
Assurance et régulation
« Une action européenne sera initiée par la France dès mai 2017, afin de venir en aide aux agriculteurs français », promet-il. Parmi les mesures qu’il entend proposer à cette occasion figurent la mise en place de dispositifs d’assurance et de régulation (« systèmes contracycliques pour répondre à la fluctuation des cours de matières premières, assurances climatiques, assurances chiffre d’affaires, assurances récolte, etc. »), un retour sur les mesures de verdissement de la Pac, ou encore l’instauration d’une « préférence communautaire » et de « quotas nationaux » en matière de commande publique. Des mesures « pour la plupart neutres financièrement », assure-t-il.
Il entend également accélérer les chantiers de simplification des normes et promet une transposition stricte des règles de la Commission européenne, sans surenchère française.
Une nouvelle loi de modernisation
Bruno Le Maire annonce aussi un nouveau « projet de loi sur la modernisation de l’agriculture » pour améliorer les conditions de négociation des prix (en facilitant les regroupements d’agriculteurs et en renforçant la contractualisation) et baisser le coût du travail saisonnier (en rétablissant l’exonération de cotisations salariales et en sortant les avantages en nature du champ des cotisations sociales).
Il est à noter aussi sa volonté de promouvoir les circuits courts en concentrant ses efforts sur la marque des chambres d’agriculture « Bienvenue à la ferme ». Il avance par ailleurs une solution pour lever les freins logistiques liés aux livraisons : « Nous proposons la mise en place d’un partenariat avec La Poste et les buralistes, le ministère de l’Agriculture pouvant intervenir comme facilitateur dans ce dispositif. Forts de leurs ancrages territoriaux sans équivalent, il s’agirait d’utiliser les moyens logistiques du groupe pour récupérer et livrer les produits régionaux aux 25 115 buralistes que compte notre pays. » Rien de coûteux, selon lui : une simple réaffectation des moyens humains et de contrôle permettrait d’y parvenir.