« Nous avons alerté, crié, hurlé, nous avons débattu, expliqué, nous nous sommes mobilisés, déplacés… et nous nous sommes essoufflés », se résignent les agricultrices des FDSEA de Bretagne dans une lettre ouverte publiée le 1er août 2016. À l’origine de cette lettre, un constat : « suite aux courriers que nous avions écrits l’été dernier aux élus de la République, force est de constater que la situation est en ce moment aussi difficile, voire plus difficile ».
Ces femmes listent les aides et soutiens promis : MSA, Fac, année blanche, impôts fonciers, leur constat est toujours le même. Certains et certaines ont pu en profiter et « tant mieux pour eux… », mais quid des autres ? Au rang des déceptions, la prime d’activité figure en première ligne. « Des dossiers ont été remplis, sur papier ou par internet et les agents de la MSA nous disent maintenant qu’ils sont noyés… Il s’agit pourtant d’un dû ! », s’indignent-elles.
Même constat pour le Fac, l’année blanche et l’impôt foncier. « Des dossiers à remplir… souvent pour rien », expliquent les agricultrices. « Certains ont vu leurs impôts baisser de façon significative, très bien…, d’autres ont reçu un chèque de… 28 €. De qui se moque-t-on ? »
Manque de soutien des partenaires
Le versement des aides Pac 2015 est également dans le viseur. « On nous disait fin mars, puis mai ou juin… Maintenant, on nous dit fin de l’été… Sans commentaire ! », s’impatientent-elles. L’aval de la filière et les acteurs du « manger français » en prennent aussi pour leur grade. « Entre transformateurs, qu’ils soient coopératifs ou privés, abattoirs, GMS : chacun se renvoie la balle et les prix ne nous permettent pas de vivre ! »
Tout au long de ce constat, les adhérentes des FDSEA de Bretagne font part de l’énergie qu’il faut déployer pour remplir les différents dossiers, convaincre les banques, se battre sur le « manger français » et sur les prix. Comme si cette énergie venait à manquer aujourd’hui.