Que ce soit lors des préparatifs à la moisson ou lors des opérations de remplissage du silo ou d’expédition, le danger pour les opérateurs est constant. La phase de désinsectisation par pulvérisation manuelle, qui suit le nettoyage, amène à employer des insecticides, dont certains de la famille des organo-phosphorés. Dans ces espaces clos, l’utilisateur s’expose à un contact direct avec les produits. Ceux-ci pénètrent dans l’organisme via la peau, les yeux, le nez et la bouche, puis y sont stockés, principalement dans le cerveau, le système nerveux, le foie et les muscles. Ils sont responsables de maladies dégénératives comme Parkinson.

« Face à ce danger, le port des équipements de protection individuelle qui comprend des gants, une combinaison imperméable avec capuche, un masque complet à cartouches filtrantes A2P3 et des bottes est systématique, prévient François-Xavier Debois, conseiller prévention à la MSA Berry-Touraine. Une autre possibilité, quand les locaux sont assez confinés, consiste à recourir au traitement par nébulisation en l’absence de tout opérateur. »

Dans les silos où le grain est traité en continu avant son entrée dans les cellules ou les cases, toutes les manipulations autour de la bouillie insecticide requièrent les mêmes équipements.

Guider à distance

Le transport des céréales du champ au silo s’effectue à l’aide de bennes dont les systèmes d’ouverture présentent tous des risques pour un opérateur non averti. C’est pourquoi il est préférable de laisser le conducteur habituel effectuer les manipulations. Avec une ouverture via une porte à deux battants, le risque de choc est réel. Avec les systèmes à guillotine, le danger est l’écrasement à la fermeture. Enfin, les opérations de guidage de benne ou de camion sont à réaliser à bonne distance de l’engin et de façon à toujours être vu du conducteur.

Au silo, l’opérateur de permanence est exposé au bruit pendant de longues heures. Le port d’un casque antibruit ou de bouchons d’oreilles permet de s’en protéger. L’autre danger, tout aussi insidieux, tient aux poussières qu’il est susceptible d’inhaler à chaque fois qu’il balaie les abords de la fosse de réception. Le port d’un masque de type P2 ou P3 évite ces problèmes. Attention également au risque de glissade sur les graines restées au sol et de chute dans la fosse quand celle-ci n’est pas couverte de rails.

« Toute intervention à l’intérieur même de la fosse doit se faire en présence du responsable de l’exploitation, insiste François-Xavier Debois. Après avoir arrêté tous les moteurs, la règle consiste à agir en binôme afin de bien coordonner les manipulations de débourrage de vis ou d’élévateurs, par exemple. Le redémarrage n’intervient qu’une fois les capots de protection remis en place et l’intervenant ressorti. Tout redémarrage intempestif peut être responsable de graves blessures (cisaillements). » De même, les interventions à l’aide d’échelles simplement posées contre les cellules sont à proscrire. Les chutes de hauteur sont la première cause d’accidents graves, voire mortels.