La mesure de l’ouverture pelvienne des génisses avant leur première mise à la reproduction est désormais accessible à tous les éleveurs charolais, après une phase de tests depuis 2013. Ce nouveau service est proposé par les organismes de conseil en élevage (Alsoni) de la Nièvre, l’Allier et la Saône-et-Loire. Dans ce dernier département, 680 mesures d’ouverture pelvienne ont été pratiquées cet hiver.

« Un premier vêlage difficile peut pénaliser la reproduction de l’animal et retarder son cycle, souligne Jacques Bonnot, technicien à Alsoni Conseil élevage Saône-et-Loire. Avec la pelvimétrie, nous disposons d’un nouvel outil pour accoupler au mieux les génisses, et éventuellement éliminer les femelles à problème. Un bassin large ne signifie pas toujours une ouverture pelvienne importante. »

Dans l’idéal, la mesure se fait un mois avant la mise à la reproduction, et nécessite une bonne contention. La hauteur et la largeur du passage pelvien, correspondant à l’ouverture dont disposera le veau pour sortir, sont mesurées à l’aide d’un pelvimètre introduit dans le rectum, après une anesthésie locale pratiquée au niveau du nœud de la queue par le vétérinaire.

Aide à la décision

« Il est important de noter la forme et la grosseur des os en haut et en bas du col, précise Jacques Bonnot. Certaines génisses ont des os plus ou moins prononcés et pointus contre lequel la tête de la hanche du petit veau pourra buter. Il faut aussi tenir compte de l’inclinaison du bassin. » Un document de synthèse, développé avec l’OS Charolaise, est édité à la fin de chaque intervention. Il situe les génisses en fonction de leur ouverture pelvienne (OPEL, en cm2), corrigée du poids et de l’âge de l’animal. Des critères d’alerte sous forme de flèches de couleur rouge, orange ou verte apparaissent en face de chaque animal. C’est une aide à la décision pour l’éleveur. Celui-ci peut ainsi choisir de réformer les génisses à ouverture pelvienne trop étroite (signalées par la couleur rouge) ou alors utiliser un taureau à vêlage facile. Pour autant, sur les femelles dont l’ouverture est large (en vert), il ne s’agit pas de négliger ce poste.

L’évaluation de la surface pelvienne se fait aussi bien sur les femelles que sur les mâles. Pour ces derniers, le caractère est héréditaire à 80 %. La pelvimétrie pourrait donc être un outil pour choisir son futur reproducteur.

« La pelvimétrie est un bon complément aux index et à l’évaluation à l’œil de la morphologie, estime Jacques Bonnot. C’est un indicateur supplémentaire, à croiser avec d’autres informations : quelles ont été les conditions et le poids de naissance de la génisse ? Comment sa mère avait-elle vêlé ? Quelle est la préparation des animaux ? Ont-ils été suffisamment soignés ? »