La transmission d’une exploitation amène à procéder à son évaluation. L’arrivée d’un nouvel associé ou d’un repreneur est l’occasion d’un inventaire complet de la structure : le foncier, les bâtiments, le matériel et le cheptel, ainsi que les droits et les contrats associés. Que ce soit en période faste ou pendant des années de crise, l’appréciation des valeurs se heurte toujours à la même question : l’exploitation vaut-elle par ce qu’elle possède ou ce qu’elle rapporte ? Faut-il donner plus d’importance à la valeur de marché des différentes composantes de l’entreprise ou à sa rentabilité ?
Panachage des valeurs
Les différentes méthodes de calcul, pour déterminer la valeur patrimoniale ou économique, aboutissent à des écarts importants. Pour l’évaluation des parts sociales d’une société, la solution passe souvent par le panachage de ces valeurs, en affectant à chacune un coefficient de pondération selon son importance. Un repreneur ou un investisseur sera davantage intéressé par la valeur économique, alors que le vendeur sera plutôt attaché à la valeur patrimoniale. Le « juste » prix sera celui qui mettra d’accord le vendeur et l’acheteur. Sans oublier que ces négociations auront en toile de fond l’implacable « loi du marché ». Quand la conjoncture économique est mauvaise, le rapport de force sera en faveur des acheteurs. Même chose quand l’offre est abondante ou l’activité risquée, les acquéreurs sont en position plus confortable pour négocier les prix à la baisse.
Le sort du bâti
L’évaluation des bâtiments et des installations de production est un sujet épineux. Au-delà des valeurs intrinsèques de la structure (matériaux, vétusté, fonctionnalité, etc.), c’est son utilité qui sera déterminante pour un acheteur. S’il n’y a pas de continuité de l’élevage par exemple, quelle valeur aura une stabulation ? « Plus un bâtiment est spécialisé, plus sa valorisation à la revente est risquée », met en garde Patrick Hansen, expert foncier en Charente, qui craint de voir se multiplier des bâtiments inutilisés devenir des friches. Surtout en fin de carrière, il faut penser aux possibilités de réemploi du bâti avant d’investir.