«Il n’y a pas mort d’homme. » Cette phrase revient régulièrement dans la bouche de Karine, agricultrice à Languidic (Morbihan). Et pourtant, il n’y a pas encore si longtemps, il en était tout autre. Karine s’est installée en 2009 sur l’exploitation laitière avec son mari, après plusieurs années comme salariée en maison de retraite et à l’hôpital. « Au départ, je faisais la traite avec ma belle-mère. Depuis toute petite, j’ai besoin d’être épaulée dans ce que je fais », reconnaît la jeune femme de 42 ans. Les génisses qui cassent la clôture et prennent la poudre d’escampette, un vêlage difficile… Toutes ces situations la mettaient rapidement en panique. Anxieuse, Karine pense souvent au pire. Comme cette fois où, ne voyant pas revenir son fils de 12 ans à vélo et apercevant un hélicoptère, elle a imaginé un scénario catastrophe avant de voir son enfant rentrer.
Consciente de cette angoisse, elle a suivi de nombreuses formations, avec la chambre d’agriculture et la MSA, sur la gestion du stress. Tout ce cheminement lui a permis de mieux se connaître et d’apprendre à avoir du recul. « Je ne focalise plus sur les heures de traite comme au début. Le dimanche soir, si nous sommes sortis, je m’autorise à la faire plus tard. »
Se relaxer
Son bien-être passe aussi par le contact avec les autres. « Il ne se passe pas une semaine sans que je sorte de l’exploitation », explique cette femme dynamique. Elle s’est impliquée dans de nombreux réseaux, comme secrétaire du GVA, responsable d’un groupe lait féminin, ou encore déléguée cantonale MSA. Elle s’écoute aussi un peu plus. Elle évite que le stress s’installe. « J’ai pris l’habitude de faire des exercices de respiration pour me relaxer au quotidien. » Lorsqu’elle a besoin de déconnecter, elle marche jusqu’à un endroit paisible. Cet hiver, elle s’est lancée dans le dessin. « Peindre me fait un bien fou. » Elle va aménager une ancienne pièce de la longère pour créer son atelier, « une pièce rien que pour moi ».