Après un début d'année sur les chapeaux de roue, la collecte française a changé de braquet cet automne.

- La dynamique française reflète celle des principaux bassins de production. Au premier semestre, les livraisons augmentent partout à la cadence adoptée fin 2013. Cela se traduit par des fabrications supplémentaires. Ce n'est pas un problème puisque la demande mondiale est au rendez-vous. Selon les estimations de FranceAgriMer, la Chine importe encore davantage que l'année précédente : 83 % de poudre de lait écrémé (PLE) et 73 % de poudre grasse (PLG) supplémentaires de janvier à juin. Les premières proviennent de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis et de l'Union européenne. Les secondes sont fournies presque en totalité par la Nouvelle-Zélande. La Corée du Sud, l'Indonésie ou le Vietnam sont également aux achats. La France fabrique aussi plus de poudres et renforce, en particulier, le commerce avec l'Algérie, où elle multiplie ses ventes par deux.

- La seconde étape de l'année est plus difficile. La collecte progresse toujours au troisième trimestre mais à un rythme plus faible : + 2,8 % en Australie, + 5 % en Nouvelle-Zélande, + 3,5 % aux Etats-Unis et + 4,5 % dans l'Union européenne. Les cours du beurre et des poudres en Océanie commencent à reculer, puis la demande chinoise à ralentir : 22 % de moins pour les PLE et 33 % pour les PLG de juillet à octobre. Arrive l'embargo russe qui stoppe les exportations européennes de fromages vers ce pays. Les volumes de lait correspondant prennent la route des tours de séchage, augmentant les disponibilités et les stocks. Les cours mondiaux chutent rapidement. En France, le creux estival de collecte est moins marqué qu'à son habitude, et la reprise aussi. Les livraisons reprennent au même rythme que l'an dernier. Nos entreprises de transformation semblent plus prudentes que celles des pays voisins.