Faute de débouchés suffisants à l'étranger, le marché français est obligé d'absorber davantage de viande de jeunes bovins. En cause : la fermeture du marché turc, et le recul des ventes de broutards en Italie.
Les ventes françaises de broutards vers l'Italie tournent au ralenti. Pourquoi ? A cause de la crise économique. De janvier à mi-mai, les moindres disponibilités françaises pèsent sur les prix. Elles freinent les courants commerciaux. Effrayés par les tarifs des broutards français, les engraisseurs italiens se tournent vers des animaux moins conformés et moins chers, qu'ils achètent en Pologne.
Les flux se redressent à partir de juin, sans pouvoir compenser les volumes perdus en début d'année. Conséquence : davantage de maigre doit entrer dans les ateliers français d'engraissement.
Le marché turc ferme ses portes. Selon FranceAgriMer, seule une infime partie des 70 000 jeunes bovins importés en 2012 trouvent une place dans d'autres pays du pourtour méditerranéen. Le Liban a importé 8 000 jeunes bovins, c'est 3 000 de plus que l'an dernier. C'est aussi deux fois plus que l'Algérie. Cette dernière se positionne, comme la Tunisie et le Maroc, en tant qu'acheteur de maigre.
Les abattages de jeunes bovins bondissent de 9,4 % pour les onze premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2012. L'offre plus importante en viande de jeunes bovins compense partiellement le recul des abattages de femelles sur le marché. Ceux-ci s'effondrent de 11,9 % pour les vaches et de 9,6 % pour les génisses. Soit plus de 200 000 animaux de moins en onze mois. C'est la conséquence de la décapitalisation des trois dernières années qui se répercute sur 2013 : il y a moins d'animaux à réformer. Aujourd'hui, le troupeau laitier amorce une phase de recapitalisation. Cela reste à confirmer pour le cheptel allaitant.