Après avoir déjà gagné 10 000 ha en 2010, les surfaces de betteraves à sucre progressent encore cette année de 7 000 ha pour atteindre 390 900 ha, dont près de 99 % sont situés au nord de la France, et plus de 70 % dans les trois seules régions Picardie, Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais. Après la relative déception de 2010, les rendements sont repartis à la hausse et pourraient pulvériser les records des trois campagnes 2007 à 2009, avec une moyenne nationale (à 16 % de sucre) sans doute proche de 95 t/ha, soit 11 à 12 t de plus qu'en 2010. Grâce à des richesses proches de 19 %, le rendement en sucre dépasse 14 t/ha pour une production de sucre de l'ordre de 4,9 Mt, en hausse de plus de 15 % par rapport à 2010. La tare terre exceptionnellement basse (environ 7,5 %) pourrait aussi constituer un autre record. La production de l'UE serait sur la même tendance avec au moins 18 Mt de sucre du fait de récoltes en forte hausse dans plusieurs pays, principalement en Allemagne et au Royaume-Uni.
En dépit d'une nouvelle baisse de la production brésilienne de près de 3 Mt à 35,9 Mt, la production mondiale est attendue en hausse sensible à plus de 172 Mt contre 166 Mt en 2010-11. Cette progression est due à une production en hausse en Inde (+2 Mt à 28 Mt), mais aussi dans les pays habituellement importateurs comme la Chine et l'UE, ou encore la Russie qui produirait cette année près de 5 Mt de sucre (à peine 3 Mt l'an dernier), en raison d'une hausse des surfaces de près de 20 %. Alors que la consommation mondiale avait marqué le pas au cours des deux années précédentes, elle devrait reprendre sa croissance de 2 % pour atteindre 168 Mt. Pour la deuxième année consécutive, le bilan mondial du sucre serait donc excédentaire, ce qui pourrait détendre momentanément les cours. Mais les inquiétudes que suscite l'économie mondiale continueront encore d'entretenir une certaine volatilité.