Lancé au cours de la campagne 2003-2004, le P 32.6 se décline en versions standard et cabine basse. Le modèle de l'essai est équipé d'une version standard. La mention Top signifie que le circuit hydraulique est de type load-sensing, avec une pompe Sauer-Danfoss délivrant 108 l/min.

PREMIÈRE IMPRESSION

Le Merlo est un télescopique « haut sur pattes » qui paraît plus grand que ses concurrents, même s'il affiche quelques centimètres de moins sur la toise. Comme tous les chargeurs du constructeur italien, il est protégé par une armature ronde en acier. En cabine, le nombre impressionnant de clés (cinq) sur la console de conduite saute aux yeux et inquiète un peu le chauffeur. Ces clés permettent de verrouiller une grande partie de l'hydraulique pour limiter les risques avec les chauffeurs novices.

JOYSTICK

Le joystick est placé un peu loin de l'accoudoir et monté sur un très grand levier, ce qui oblige à piloter avec le bras en extension. Mais il est difficile de faire plus simple puisqu'il n'y a que deux boutons à retour automatique sur le pommeau. Le premier contrôle la flèche télescopique et le second sert à verrouiller l'outil ou à piloter la troisième fonction. Ce joystick fonctionne bien et est agréable à manipuler.

VERROUILLAGE

Comme le Dieci, le Merlo ne dispose que d'un seul vérin pour verrouiller l'outil sur le bras télescopique. Ce dernier est vertical et vient se fixer dans une plaque située en bas de l'outil. Le problème est que la broche ne se place pas toujours bien en face du vérin. Il faut donc benner l'outil pour s'assurer de la présence du vérin dans l'orifice. Lorsque le godet ou le tablier sont souillés par du fumier ou de l'ensilage, cette opération peut devenir délicate. Autre inconvénient, le vérin simple effet utilise les prises auxiliaires de la troisième fonction, ce qui oblige à effectuer plusieurs manipulations pour connecter une fraise.

SÉCURITÉ

Un bip sonore se déclenche pour informer le chauffeur d'un mouvement aggravant ou d'un risque de basculement. Lorsque l'engin se met en sécurité, il doit appuyer sur un bouton situé au-dessus du volant avec la main, tout en rapprochant la charge de la cabine avec le joystick. Parmi les systèmes qui utilisent ce principe (JCB, Manitou), celui du Merlo est le plus sécurisant puisqu'il permet de laisser la main gauche à proximité du volant.

CINÉMATIQUE

La transmission est hydrostatique. Elle est entraînée par un 4 cylindres Perkins monté en position longitudinale. A ses pieds, le chauffeur bénéficie de trois pédales très serrées les unes aux autres. L'embrayage devient une pédale d'avancement au travail. L'inversion se fait uniquement au volant. Un interrupteur placé à côté sur la colonne de direction permet de changer les rapports de tortue à lièvre. Sous l'habitacle, on retrouve un accélérateur à main très mal placé.

DIRECTION

Le volant du Merlo n'est pas réglable. Presque 6 tours sont nécessaires de butée à butée. Les trois modes de direction se changent à l'aide d'un levier mécanique placé à droite du chauffeur. Comme il n'y a pas d'indicateur de position des roues, le chauffeur est obligé de se pencher par la vitre pour constater leur bon alignement.

FREINS

La pédale de frein est souple et efficace. Le frein de parking est électrique, avec un simple interrupteur situé sur la console de droite.

FLÈCHE

On sent tout de suite le bénéfice du circuit load-sensing lorsque l'on tape dans un tas de gravats. L'hydraulique est performante mais il faut prendre le temps de sélectionner les bonnes positions pour les clés contrôlant les modes de travail (godet, palette, sécurité).

Lors des manoeuvres rapides, nous avons trouvé que le grand commodo des clignotants pouvait être facilement confondu avec l'inverseur, placé quelques centimètres plus bas.

Sur la route, le Merlo est l'un des plus agréables à conduire. Un système de fermeture du pare-brise contrôlé par un ressort et une vis gère la quantité d'air dans la cabine et limite l'effet de bourdonnement lié à la pression avec les vitres fermées.

ENTRETIEN

Le capot monobloc s'ouvre vers l'arrière, comme les portières d'une Lamborghini, et laisse suffisamment d'espace pour l'entretien. L'emplacement de la batterie, devant la cabine et à côté de la flèche, n'est pas optimal. De plus, il faut démonter plusieurs boulons pour accéder aux cosses.