La période des moissons a débuté. Il est utile de rappeler les réglages de base d'une moissonneuse-batteuse, surtout cette année où la récolte s'annonce particulière avec la sécheresse. Nous prendrons exemple d'une machine de type conventionnel, la plus rencontrée en France.
La coupe
Les premiers réglages concernent la coupe, un élément souvent négligé. Pourtant, la régularité du flux pour l'alimentation de la machine est très importante pour garantir une qualité de battage optimale.
Outre la hauteur de la table, plusieurs points sont à ajuster. Ainsi, pour les céréales, la vitesse périphérique des rabatteurs doit être légèrement supérieure à la vitesse d'avancement, afin d'éviter tout égrainement et pour assurer l'entrée de l'épi en premier dans le convoyeur et le batteur. Pour le colza, cette valeur devra être légèrement inférieure à la vitesse d'avancement.
La vitesse de rotation de la vis de fond et la distance entre la spire et le tablier doivent être réglées en fonction de la récolte, de manière à garantir une alimentation continue, tout en évitant l'effet de choc contre la vis.
Le batteur et le contre-batteur
L'ensemble batteur-contre-batteur est le point névralgique de la moissonneuse-batteuse. L'action de ces deux éléments doit permettre de séparer plus de 90 % des grains de leurs enveloppes.
La vitesse de rotation du batteur et l'écartement batteur-contre-batteur seront réglés au plus juste (voir tableau ci-contre), afin d'éviter des pertes significatives et/ou l'altération de la qualité (brisures, fissures, compactions). Ces réglages peuvent être modifiés en cours de journée selon les conditions de récolte (humidité de la paille...). Il est nécessaire d'adapter le contre-batteur à l'espèce récoltée en optant pour des modèles spécifiques ou en ajoutant des équipements tels que des barrettes d'aveuglement ou des tôles d'ébarbage. Un mauvais choix de contre-batteur peut entraîner l'altération de la qualité du grain et une consommation de fioul plus importante. Attention, avec l'âge, les contre-batteurs risquent de se cintrer ou de ne plus être parallèles au batteur. La machine produit alors des grains cassés et mal battus, alors que les réglages sont corrects. Un passage par la case révision est impératif.
Le tire-paille et le séparateur rotatif
Le tire-paille possède peu de réglages. Ceux-ci sont souvent couplés à ceux des organes de battage.
Cependant, sur certaines machines, il est possible de régler séparément l'écartement entre le tire-paille et le contre-tire-paille. Plus le volume de paille à traiter sera important, plus on augmentera cet écartement.Certaines machines peuvent être dotées d'un séparateur rotatif. Son rôle consiste à casser le matelas de paille pour en sortir les grains par force centrifuge. L'utilisateur a souvent le choix entre deux régimes de rotation et peut régler l'espace entre le séparateur et le contre-séparateur. Un régime élevé et un espace réduit favorisent la capacité de séparation, mais au détriment de la qualité de la paille. Sur certaines machines, le séparateur est escamotable. Sur d'autres, c'est le contre-séparateur qui s'escamote, pour laisser la récolte passer entre le séparateur et les secoueurs.
Le caisson de nettoyage
Le caisson de nettoyage se compose du dispositif de ventilation, des grilles inférieures et supérieures et, éventuellement, des prégrilles.
Lorsque la machine est équipée de prégrilles, il convient de fermer ces dernières pour la récolte d'oléoprotéagineux et de les ouvrir à seulement 3 mm en céréales. Ce réglage s'explique par la forte présence de biomasse issue du batteur, qui a tendance à surcharger la grille inférieure. L'ouverture de la grille supérieure ne doit pas être trop grande. Le rôle de cette grille est de trier et non de récupérer des imbattus et des ôtons. Si leur présence est trop importante, le problème vient d'un mauvais réglage du battage. La grille inférieure est obligatoirement un peu plus fermée que la grille supérieure, afin d'affiner le triage. Si la qualité du grain en trémie n'est pas satisfaisante, il faut revoir le réglage du batteur.Quant au dispositif de ventilation, les principaux réglages sont la vitesse de rotation et l'orientation des vents. Ces derniers doivent être dirigés vers l'avant du caisson, là où la végétation est la plus lourde. La vitesse est réglée au maximum pour les grosses graines de type féveroles et pois, aux deux tiers pour les céréales (entre 800 et 1 000 tr/min) et aux alentours de 500 tr/min pour le colza et le tournesol.
Le retour des ôtons
Du côté du retour des ôtons, il n'y a pas de réglage particulier en cas de retour sur le batteur.
En présence de batteurs d'ôtons sur les côtés de la moissonneuse-batteuse, il faut veiller à monter le contre-batteur à ôtons adapté à la culture récoltée. Par exemple, celui-ci sera cranté pour les céréales et lisse pour le colza.Pour bien régler sa moissonneuse-batteuse, quelques vérifications des retours d'ôtons et des pertes s'imposent. La présence d'un petit nombre de grains vêtus est normale, il n'y a aucun réglage supplémentaire à effectuer. En présence de grains cassés, il faudra diminuer la vitesse du batteur et/ou le serrage du contre-batteur. Si malgré tout il reste toujours des grains de ce type, il faudra augmenter la vitesse des vents. En présence d'épis imbattus, la vitesse du batteur et/ou le serrage du contre-batteur devront être augmentés. Enfin si des épillets avec seulement deux grains sont retrouvés, c'est la vitesse d'avancement qu'il faudra augmenter.
Le cas des systèmes non conventionnelsSur une moissonneuse-batteuse non conventionnelle, les réglages de la coupe et du caisson de nettoyage sont identiques à ceux d'un modèle à secoueurs.Sur les machines à mono ou double rotor, il existe trois réglages principaux. Le premier concerne les contre-rotors, qui doivent être changés selon le type de culture. L'écartement rotor-contre-rotor et le régime de rotation du rotor devront être modifiés en fonction du type de récolte. Cet écartement sera augmenté au maximum pour la récolte du colza, alors que la vitesse de rotation du rotor sera abaissée à son minimum. Ce réglage s'effectue généralement depuis la cabine.Quant aux machines à séparation forcée, les réglages sont similaires à ceux d'une machine conventionnelle. Seuls les réglages des rotors de séparation viennent s'y ajouter. Ainsi, leur vitesse de rotation est réglable quel que soit le régime du batteur. Selon les machines, on trouve des régimes préétablis ou une adaptation en continu grâce à un variateur.Ce régime de rotation diffère selon le type de culture, mais aussi selon les conditions de récolte. Certaines machines disposent de volets d'obturation, qui permettent d'adapter la surface de séparation des rotors en fonction du volume de récolte à traiter. |