Pour inciter les systèmes fourragers économes en intrants et préserver la qualité de l'eau, une mesure agroenvironnementale a été créée en 1994, à l'initiative d'agriculteurs, en Bretagne et dans certaines zones de la Normandie, des Pays de la Loire et du Centre. Les engagements portent sur un raisonnement de l'assolement (lire ci-contre) et la limitation de l'achat de concentrés pour les animaux, des apports azotés et des traitements phyto.
Pendant cinq ans, une aide de 130 €/ha/an accompagne les agriculteurs (plafond de 7 600 €/an/exploitation). En 2010, 1 100 MAE ont été signées en Bretagne et plusieurs centaines dans les autres régions.
AZOTE MINÉRAL DIVISÉ PAR TROIS
Les pratiques sur trois ans de 56 agriculteurs engagés ont été étudiées en 2008-2009 et le verdict est sans appel : la pression est de 121 kg d'azote/ha de SAU pour les signataires contre une moyenne de 166 dans 3 600 fermes bretonnes. Cette différence est « liée principalement à des achats d'azote minéral divisés par trois au minimum », selon le Réseau agriculture durable (Rad) qui participe au développement de cette MAE. Du côté des indices de fréquence de traitement, en maïs, il passe de 1,24 pour les agriculteurs avant signature à 0,88 après plus de trois ans sous contrat (référence Bretagne de 1,66). Sur blé, c'est encore plus flagrant, puisque la MAE limite les herbicides, interdit le raccourcisseur et l'insecticide et n'autorise qu'un fongicide. Ainsi, l'IFT passe de 4,58 avant signature à 1,01 après trois ans sous contrat (référence Bretagne de 3,4). Au vu de l'efficacité de cette MAE, elle pourrait avoir une extension aux systèmes de grandes cultures économes en intrants.