«Avec des terres trop humides pour du plein air intégral, nous avons bâti un bâtiment mais en le laissant totalement ouvert. L'idée était de créer un abri naturel pour les 168 vaches limousines et leur suite », décrit Pierre Besson, associé à son père Michel, à Marmanhac dans le Cantal. La stabulation a été construite en 2005, avec pour objectif de concilier une efficacité maximale pour un prix minimal.
L'ensemble limite le temps d'astreinte à 2 heures par jour. La ration complète est distribuée une fois le matin. Les silos d'ensilage de maïs et d'herbe sont à proximité immédiate du bâtiment. Le quai bétonné derrière les cornadis est « autonettoyant ».
Ce sont les bovins qui font le travail en marchant dessus. L'aire bétonnée est raclée une fois par semaine. Le fumier est stocké sur la plate-forme couverte prévue à cet effet dans le prolongement de la stabulation. Le paillage manuel est quotidien.
« Le temps et l'énergie libérés sont mis au profit de la surveillance des animaux. L'angle de vision que nous avons du plancher de paillage est intéressant pour observer les lignes de dos, un critère important en engraissement », insiste Michel Besson.
L'absence de bardage assure une aération maximale de la stabulation et des conditions d'ambiance proches du plein air. « Ni la pluie ni la neige n'entrent sous le bâtiment. On ne sent pas non plus le vent au niveau des animaux. On le perçoit uniquement sur le plancher de paillage du fait qu'il est en hauteur. Les conditions d'hygrométrie sont excellentes, la paille n'est pas mouillée et les animaux restent très propres », souligne Pierre.
Aucun courant d'air
« La première année, nous avons fait l'erreur de monter un mur de paille sur un des longs pans, poursuit Michel. Cela favorise les courants d'air en créant un obstacle au vent. »L'investissement a été « ausculté » au plus près.
Les deux associés ont réalisé une économie importante en préférant le bois au béton pour soutenir les cornadis. Ils ont aussi réalisé eux-mêmes la maçonnerie. Ils ont fait l'impasse sur l'installation de l'électricité. Il est vrai qu'ils n'ont pas de vêlages l'hiver.
Les frais vétérinaires sont réduits car les conditions d'ambiance limitent aussi les problèmes sanitaires, en particulier sur les veaux. « Des conditions proches du plein air sont apaisantes pour le troupeau, qui quitte la stabulation au printemps sans agitation particulière », apprécient Pierre et Michel Besson.
L'astuce pour économiser la pailleLe paillage est effectué depuis le plancher qui surplombe le couchage des bovins, sur toute la longueur de la stabulation. Il est volontairement manuel. « Nous recouvrons l'aire paillée là où elle est souillée. Les animaux se chargent d'écarter la paille », souligne Pierre. Ainsi, la consommation n'excède pas 4 kg par jour et par animal. Les abreuvoirs ne sont pas au niveau de l'aire paillée. Pierre et Michel les ont placés sur les côtés du quai bétonné, dont la longueur a été allongée à 2,60 m au lieu des 1,80 m habituels. Cela évite de mouiller la litière autour des points d'eau. |
Travail. Pierre Besson apprécie la fonctionnalité de ce bâtiment, où sont réunies 96 limousines et leurs veaux, 32 génisses et 40 vaches à l'engraissement. Le travail d'astreinte demande une heure et demie le matin et une demi-heure le soir.
Ouvert. Bien intégré dans le paysage, le bâtiment de 120 m par 20 m, auvents inclus, n'est pas bardé. Cette ouverture assure d'excellentes conditions d'ambiance, en particulier d'hygrométrie.
Bien-être. Les animaux accèdent à l'auge depuis un quai incliné (2 %). Derrière, ils disposent d'une aire d'exercice bétonnée de 3,20 m et d'un couchage paillé de 7,70 m.
Gain de place. Le bâtiment dispose de huit places de cornadis par travée de 5 m au lieu de sept. « Nous avons ainsi 10 à 12 % de places supplémentaires », souligne Pierre. Cette stratégie est facilitée par le fait que toutes les vaches ont vêlé à l'automne avant l'entrée en bâtiment.
Ration complète. La distribution est simplifiée, avec un passage le matin et une ration de base identique pour tous les animaux. Les silos couloirs sont à proximité immédiate de la stabulation.
Parc à veaux. Les veaux disposent d'un parc de 15 m de long au milieu de la stabulation. Ils s'y rendent librement. Ce parc est équipé de barres de garrot, d'un système de contention et d'une bascule.
Fumière couverte. Le fumier raclé sur l'aire d'exercice est stocké au bout du bâtiment. Plus facile à gérer que le lisier, il a permis de réduire à zéro les achats d'engrais.
Le coûtTotal (fumière et silos compris) : 260 000 €, - soit 1 550 € par vache hors subventions. - Ces dernières s'élèvent à 123 000 €. -Ce qui porte l'investissement à 730 € par vache. |
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