Après des années de suspension, j'ai remis en place le pâturage de mes laitières en 1992, explique Dominique Gibon, éleveur de 65 vaches au hameau du Grand-Bray, dans l'Indre-et-Loire.

Afin de contenir mes génisses et mes vaches taries lors de leur déplacement vers ces prairies éloignées, sur cette route où il n'y a pas de barrières naturelles, j'ai donc imaginé et fabriqué cette remorque plutôt que d'acheter une bétaillère coûteuse. »

Tubes ronds flottants

Dominique a fabriqué sa remorque avec, essentiellement, des tubes en fer qu'il a achetés, du fer à béton et les moyeux de roue d'une voiture qu'il a récupérés.

« A l'inverse d'une bétaillère, ma remorque ne nécessite pas d'avoir une structure de contention fixe au champ, précise l'éleveur. Souvent, mon frère ou l'un de mes enfants m'aide à aller chercher mes génisses, mais il m'arrive d'y aller avec seulement ma chienne. Cette remorque est très pratique. Toutefois, lorsque mes animaux sont à l'intérieur, je dois éviter les arrêts et je ne peux pas reculer. »

 

Contention. Dominique Gibon et son fils utilisent cette cage mobile autoconstruite pour manipuler et déplacer leurs génisses.

 

Grâce à son invention, l'éleveur déplace des génisses et des vaches taries de sa stabulation vers l'une de ses prairies et d'une prairie vers une autre. Deux longs tubes verticaux, suspendus à des chaînes, encadrent les bovins deux par deux.

L'agriculteur place alors un troisième tube à l'arrière de la première colonne de trois bêtes. Chaque animal dispose ainsi de son propre espace, les chaînes permettant une contention pas trop sévère. Une fois six bovins, au maximum, installés dans sa remorque, Dominique remonte dans son tracteur. Il peut alors sortir de sa prairie et déplacer ses animaux.

Double usage

L'invention de Dominique mesure 6 mètres de longueur sur 2,40 mètres de largeur. Son cadre métallique et son portillon arrière se trouvent à environ un mètre au-dessus du sol. L'éleveur utilise sa remorque durant toute la période de pâturage, c'est-à-dire, en général, du 1er avril au 1er novembre. Lors de cette période, il emploie son équipement deux ou trois fois par mois.

Dominique utilise parfois sa remorque comme cage de contention lors d'inséminations, de vaccinations. Il envisage d'y fixer des plaques de contreplaqué afin de boucher la vue aux bovins placés du côté de la route. Elles permettraient de réduire l'inquiétude des animaux, qui jusqu'à présent peuvent voir arriver un véhicule doublant le convoi à vive allure.

 

Une case à veaux escamotable

 

Pour permettre à ses veaux nouveau-nés de se protéger du froid l'hiver, Dominique a conçu une case escamotable. Placée dans le box de vêlage, elle est constituée d'une plaque de tôle de 1,80 m sur 1,50 m et d'une palette recouverte d'une toile. La tôle fait office de toit et la palette, de protection latérale. Une charnière faite de cordes, une ficelle et une poulie permettent de relever l'installation contre un mur lorsque l'éleveur veut évacuer le fumier. Quatre ou cinq veaux peuvent venir se réfugier sous cette case escamotable.