S'il y a bien un travail prédestiné aux tracteurs compacts lorsqu'ils quittent la concession, c'est la manutention. Afin de tester l'aptitude de chaque tracteur à cet exercice, nous avons demandé aux constructeurs de nous fournir le chargeur et l'adaptation qui conviennent le mieux à leur engin.

En cabine, les commandes vont du simple bricolage à la solution intégrée.

Le test se déroulant en Allemagne, la proportion de chargeurs Stoll est importante. En revanche, il n'y a ni Manip ni MX. John Deere et Fendt produisent leurs propres chargeurs et sont donc venus avec leur outil.

Les épreuves comportaient des séances de terrassement avec du sable et du chargement de grain en sortie de benne. Tous les chargeurs ont été démontés et remontés au moins une fois afin de juger de la simplicité de cette opération.

Case IH CS 105 Pro : bonne sensibilité du levier

 

Le Case IH est équipé d'un chargeur Stoll. En cabine, ce dernier est contrôlé par un petit joystick garni de trois boutons au sommet. Le levier est installé avec un montage un peu artisanal composé de plusieurs tiges en acier boulonné. Le joystick réagit bien aux mouvements du chauffeur et permet de contrôler précisément le chargeur et d'effectuer plusieurs mouvements simultanément.

 

Il est aussi possible de secouer énergiquement un godet. Même à pleine charge et en l'absence de contrepoids, le CS reste stable dans les opérations de terrassement. Malgré la présence d'un large capot, le chauffeur conserve une bonne visibilité sur l'outil lorsqu'il est en position basse.

En revanche, il est plus difficile de le voir en position haute car le toit en plastique transparent est un peu opaque. Les manoeuvres ne posent pas de problèmes, même si l'inverseur pourrait être un peu plus direct. On regrette l'absence des rapports sous charge en marche arrière.

 

 

Deutz-Fahr Agrofarm 430 : vue imprenable sur l'outil

 

L'Agrofarm reçoit un chargeur frontal Stoll. En France, le constructeur a d'ailleurs signé un accord avec Stoll pour la fourniture de chargeurs. C'est donc le couple qui sera proposé en priorité par le concessionnaire. Ce tracteur compact se prête bien aux activités de manutention car il se faufile facilement autour des bâtiments.

 

Le chargeur est contrôlé par un levier mécanique qui regroupe toutes les fonctions hydrauliques. Ce levier est placé trop loin du chauffeur, qui est obligé de tendre le bras pour contrôler le chargeur. L'opération peut devenir fatigante en fin de journée. Il est possible de coupler plusieurs fonctions mais il ne faut pas hésiter à bouger énergiquement le levier.

Sur la manipulation de l'ensemble, l'Agrofarm marque des points avec son inverseur souple, dont l'agressivité est variable. Le chauffeur peut ainsi choisir une inversion pour manipuler du grain au godet ou plus souple pour déplacer des palettes. Le toit vitré est le meilleur de l'essai.

 

 

Fendt 300 Vario : un chargeur maison

 

Le constructeur bavarois produit ses propres chargeurs. Ces derniers équipent quasi exclusivement ses tracteurs. La compatibilité entre l'outil frontal et le tracteur est donc totale. Témoin de cette construction sur mesure : la possibilité d'ouvrir le pare-brise avant, même en présence du chargeur. En revanche, le 300 Vario n'est pas équipé d'un levier spécifique pour le chargeur. Le chauffeur doit donc se contenter du levier en croix des distributeurs.

 

Ce dernier n'a pas le confort d'un monolevier car il n'intègre pas les fonctions hydrauliques. De plus, il est mal placé pour une utilisation intensive puisqu'il se trouve à la droite du siège, au niveau du sol.

Le constructeur bavarois compense ce problème d'ergonomie avec sa transmission à variation continue qui permet de se déplacer en souplesse dans les deux sens de la marche. Les testeurs ont trouvé le poids sur l'avant élevé et que l'ensemble était en limite de sécurité sans contrepoids.

 

 

John Deere 5100 R : la main toujours sur le joystick

 

John Deere produit ses propres chargeurs dans son usine d'Arc-lès-Gray, dans la Haute-Saône. C'est bien entendu le chargeur recommandé à l'achat d'un 5100 R. Le 583 qui équipait le modèle du test paraissait bien imposant pour le petit 5100 R. Néanmoins, ce dernier s'en est bien tiré et n'a pas souffert derrière ce gros chargeur. Le joystick maison est placé à distance raisonnable du chauffeur et bouge sans effort.

 

Il peut combiner plusieurs fonctions. Il porte les deux boutons de contrôle des rapports sous charge, ce qui permet de changer quatre vitesses sans lever la main du levier. Le fait que ces rapports fonctionnent aussi en marche arrière plaide en faveur du Deere. L'inversion du sens de la marche est rapide sans être trop brutale.

Le large toit vitré offre une vue imprenable sur le chargeur lorsque les bras sont en position haute.

 

 

Massey Ferguson 5445 : le vainqueur de l'épreuve

 

Le 5445 est équipé d'un chargeur Quicke. Le partenariat entre Quicke-Ålö et Massey Ferguson remonte à plusieurs années et le suédois construit des chargeurs aux couleurs du tractoriste américain. Le 5445 s'est imposé rapidement comme le spécialiste de la manutention. Il est avantagé par son capot plongeant qui offre une vue imprenable sur l'outil en position basse. Pour la position haute et le déchargement, la visibilité est facilitée par un large toit vitré.

 

L'autre gros point fort du Massey Ferguson est son levier d'inverseur qui combine à la fois ses fonctions classiques et le passage des rapports sous charge, en avant comme en arrière.

De plus, un potentiomètre placé sur la console de droite permet d'ajuster la réactivité de l'inverseur en fonction des travaux et de la précision demandée. Seul bémol, le joystick mécanique de commande est placé loin du chauffeur et se montre brutal.

 

 

New Holland T 5060 : 100% mécanique

 

New Holland a équipé son tracteur d'un chargeur Stoll. Ce compact possède le gabarit idéal pour les travaux de manutention dans les cours de ferme. Il est d'ailleurs avantagé par son faible rayon de braquage dans les opérations de manutention courantes.

 

Pour les manipulations en hauteur, le chauffeur devra se pencher sur son volant car le T 5060 n'a pas de vitre de toit. De plus, le toit est particulièrement bas, ce qui oblige un chauffeur de grande taille à se contorsionner.

En cabine, le chargeur est commandé par un grand levier placé un peu trop loin sur la droite du chauffeur. Toutefois, sa manipulation est agréable et il s'acquitte correctement de ses tâches.

Concernant l'équilibre de l'ensemble, le T 5060 est un peu trop léger de l'arrière et il a tendance à lever les fesses avec le godet plein. Un contrepoids est nécessaire pour travailler sereinement.

 

 

Valtra N 92 Hi-Tech : l'approche en douceur

 

Conformément à l'accord entre les deux constructeurs scandinaves, Valtra monte un chargeur Quicke. En cabine, Valtra propose la solution la mieux intégrée avec un joystick monté directement sur l'accoudoir. Ce levier proportionnel comporte deux boutons sur le côté pour les fonctions hydrauliques de l'outil.

 

Ce joystick est sensible et répond avec précision. Le chauffeur doit penser à l'activer à chaque démarrage avec un bouton placé à l'arrière de la console de droite. Là se trouve aussi la position flottante, rarement utile sauf pour racler la stabulation ou balayer la cour.

Du côté du tracteur, la fonction la plus utile pour la manutention est l'Autotraction de la transmission. Une fois le tracteur basculé dans ce mode, le chauffeur peut se servir des freins comme d'une pédale d'approche, sans débrayer. Un coupleur figure aussi au catalogue pour les utilisations intensives.

 

 

A lire également :