Pas de sentiment. L'échographie permet de réformer rapidement les vaches vides et d'améliorer l'IVV.

« Une vache coûte 1 euro par jour à nourrir, signale Guy Corbeille, technicien à la chambre régionale du Nord-Pas-de-Calais. Au-delà de 365 jours d'intervalle vêlage-vêlage, les frais engagés sont superflus. »

Pour un troupeau de 70 vaches, 20 jours de dépassement représentent un manque à gagner de 1.400 euros.

« La mise en place d'une gestion "administrative" de la mise à la reproduction limite ce gaspillage. Prendre le temps de regarder ses animaux et noter pour se souvenir sont des réflexes à prendre. »

Planning: noter les événements

La première chose à faire consiste à dresser un récapitulatif des événements pour chaque vache. Sont notés sur une même ligne le rang de vêlage, les conditions de vêlage, la date de vêlage, la date des premières chaleurs, la date des deuxièmes chaleurs, la date de la première mise à la reproduction, la date de la deuxième mise à la reproduction...

« Les vaches sont classées à partir de la date de mise bas », explique Guy. Il est aussi facile de visualiser les vaches qui tardent à venir en chaleur grâce aux cases blanches dans le haut de la liste.

« Si aucune chaleur ne s'est manifestée 45 à 50 jours après vêlage, il devient alors judicieux de faire examiner l'animal pour vérifier s'il n'y a pas d'infection », ajoute-t-il.

Surveillance : rester discret

« Idéalement, la surveillance s'effectue trois fois par jour en dehors des heures d'astreinte, le plus discrètement possible », explique Guy.

Vingt minutes sont nécessaires à chaque fois car les chevauchements durent en moyenne 5 ou 6 secondes et se produisent toutes les vingt minutes, surtout entre 23 heures et 9 heures du matin. »

Le chevauchement n'est toutefois pas observable chez toutes les vaches. « En revanche, toutes changent de comportement et s'intéressent à la zone arrière de leurs congénères cinq ou six fois par heure pendant 12 et 15 heures. »

Il existe aussi des détecteurs à poser sur le dos des vaches susceptibles de venir en chaleur. « Ils virent au rouge lorsqu'ils sont écrasés par un chevauchement. Lorsque les chaleurs sont détectées, mieux vaut isoler la vache pour ne pas perturber la détection sur les autres.

Contrôle : diagnostic de gestation

Avant la mise à l'herbe, il est important de faire le point avec un diagnostic de gestation (par échographie ou prise de sang dès 35 jours après la mise à la reproduction). De manière à réformer les femelles vides et à ne pas les nourrir inutilement.

  

 

Inséminations précoces et suivi rigoureux

La ferme de l'Unog, coopérative de mise en place de Bosc-Bérenger, dans la Seine-Maritime, a amélioré en quatre ans l'intervalle vêlage-vêlage moyen de ses 140 charolaises de plus de 30 jours.

Plusieurs facteurs expliquent l'amélioration de ce résultat. L'un d'entre eux est la mise à la reproduction des vaches le plus tôt possible après le vêlage.

« Nous surveillons les chaleurs et inséminons dès le quarante-cinquième jour après le vêlage, confirme Mathieu Bobineau, responsable de la ferme.

Ainsi, les vaches qui sont gestantes après la première insémination compensent les plus tardives. Même si le taux de réussite des premières inséminations n'est pas très élevé, le bilan reste positif. »

La tenue d'un planning facilite le suivi du troupeau. Mathieu Bobineau et Sylvain Lemancel, le salarié de la ferme, passent trois fois par jour, à tour de rôle, dans le troupeau : à 8 heures, vers midi, et le soir, vers 22 heures.

« Nous laissons la lumière allumée jusqu'à 22 heures pour passer inaperçus lors de notre dernière visite, ajoute-t-il. Nous devons être très discrets à l'égard de certains animaux qui extériorisent peu les chaleurs. »

 

Et rien ne permet de savoir à l'avance si les chaleurs seront « marquées » ou pas. Au cours d'une même carrière, les comportements varient.

 

Détection. A l'Unog, les chaleurs sont détectées à partir du quarante-cinquième jour après le vêlage.