« Avant la fabrication de notre lève-tête, nous peinions et prenions des risques pour lever la tête et ouvrir la gueule de l'une de nos vaches. J'avais vu, dans le commerce, un système de contention du crâne des bovins adultes mais il était un peu complexe, se souvient Marc Gauthé, qui élève une centaine de charolaises à Saint-Gratien-Savigny.

Après réflexion, j'ai fabriqué un modèle de lève-tête avec un tube de plomberie, mais ce dernier était d'un diamètre trop modeste. J'ai alors conçu le modèle actuel avec un tube au diamètre plus important et dont le métal est fin et léger. »

 

 

Sécurité. Le lève-tête conçu par Marc Gauthé permet d'effectuer les traitements oraux sans risque pour l'éleveur et l'animal.

Deux demi-cercles

Marc a acheté le tube de son lève-tête chez un ferrailleur. Son diamètre est de 40 mm. D'une extrémité à l'autre, sa longueur est de 1,30 m. Les deux demi-cercles de cet outil ont été soudés à l'arc, à 34 cm l'un de l'autre, le long du tube.

Chaque demi-cercle est constitué de tubes coudés et assemblés les uns aux autres. Le coût de fabrication de ce dispositif s'est élevé à seulement dix euros.

Fabriqué par l'éleveur en 2002, il peut être employé pour un bovin adulte dont le cou est pris dans un cornadis ou par une chaîne. Les charolaises de Marc cherchent rarement à se défendre lorsqu'elles ont la tête prise entre les tubes des deux demi-cercles de son astuce.

« Nous utilisons notre lève-tête pour les traitements oraux ou lorsque nous devons faire avaler un aimant. » Il permet de contenir la tête de l'animal en toute sécurité à la condition de tenir fermement son manche avec les deux mains. Lors d'une intervention, une personne tient le lève-tête tandis qu'une autre ouvre la bouche du bovin.

En raison de la dimension et de l'écartement des demi-cercles, l'invention de l'éleveur convient bien à la contention du crâne d'une vache, voire d'un taureau, mais moins à celle de jeunes animaux. Aussi envisage-t-il de fabriquer « un modèle aux demi-cercles réduits et donc mieux adapté au crâne des jeunes bovins ».

Il pense également ajouter un petit tube au premier demi-cercle de son modèle actuel afin d'empêcher l'animal qui est sur le point d'être contenu de plaquer sa mâchoire et son museau contre le sol, en position de défense.

 

Une planchette de récupération de l'appareil reproducteur

 

« Après avoir mis bas, une vache peut parfois expulser sa matrice au moment de la délivrance du fait de la poursuite des contractions. Ma planchette vise à aider le vétérinaire à remettre en place l'utérus de la vache. Pour limiter ce genre d'accident, je fais souvent en sorte que mes vaches mettent bas debout. »

 

Marc Gauthé a consacré une journée à la réalisation de cette autre astuce. Cette dernière est constituée d'une planchette en contreplaqué de 10 mm d'épaisseur, d'un cadre en tube d'eau, et de sangles de récupération. Fixées sous le poitrail de la vache, elles maintiennent la planchette à l'horizontale.