«La campagne de 2007 a prouvé l'importance de la réussite de la levée du tournesol, affirme Christophe Vogrincic, du Cetiom en région Sud. La qualité de la levée a souvent été limitée à cause notamment des fortes pluies du début de mai, mais aussi des dégâts de limaces, de lapins et d'oiseaux. 29% de pertes ont été estimés dans le Sud. S'y ajoute une faible densité de semis, d'où un nombre de pieds levés par hectare parfois beaucoup trop bas, autour de 44.000.»
Eviter le compactage
Pour éviter ces pertes, au point parfois de devoir ressemer, l'objectif est de viser un peuplement régulier de 50.000 à 60.000 plantes levées par hectare grâce à des densités de semis de 65.000 à 70.000 graines par hectare. La régularité du peuplement prime sur la densité, car le tournesol compense mal une hétérogénéité. Les pertes peuvent atteindre 5 q/ha en cas de peuplement hétérogène. L'écartement optimal entre les rangs est de 50 à 60 cm, mais s'il est plus important (entre 75 et 80 cm par exemple, à la suite du réglage pour le semis de maïs), la densité devra être réduite entre 60.000 et 65.000 graines par hectare pour éviter la concurrence sur la ligne.
Une bonne levée dépend aussi de l'enracinement du tournesol. Le travail du sol en conditions bien ressuyées est indispensable. «Si le sol est compacté, un travail de fissuration doit être réalisé avec un outil à dents du type du chisel sur 15 à 20 cm afin de permettre un bon développement du pivot», rappelle Christophe Vogrincic. Un obstacle au développement du pivot aura des conséquences sur l'absorption de l'eau et de l'azote et pourra faire perdre plus de 5 q/ha.
«Pour commencer à semer, le sol doit être suffisamment réchauffé (8°C) sur les premiers centimètres pour favoriser une levée rapide et éviter les dégâts de ravageurs, limaces et oiseaux», conseille Jean-Pierre Palleau, du Cetiom dans la région Ouest. «Les semis sont souvent trop profonds ou trop rapides», alertent également les conseillers. Une vitesse maximale de 5 km/h est préconisée, avec une profondeur régulière de 2 à 3 cm si le sol est frais et entre 4 et 5 cm si le sol est sec en surface.
Soigner le désherbage
Les adventices qui lèvent à l'implantation constituent l'autre menace du tournesol. «Quel que soit le type de sol, maintenir une parcelle propre reste capital pour atteindre des rendements proches du potentiel», s'accordent à dire les conseillers. La morelle noire (lire l'encadré ci-dessous), le tournesol sauvage, l'ambroisie, le datura et le xanthium, entre autres, posent des problèmes. Nikeyl et Racer peuvent se révéler efficaces mais sur le xanthium ou du tournesol sauvage, le binage reste indispensable.
Un contexte porteurJusqu'à récemment, le rendement et le prix du tournesol plafonnaient. Les agriculteurs investissaient donc peu techniquement et économiquement sur la culture, entre autres en baissant les coûts de semences avec des densités réduites. Aujourd'hui, la situation a changé. Grâce aux cours qui avoisinent les 500 €/t rendu usine à la mi-février pour la récolte de 2008, il devient intéressant d'atteindre le potentiel de rendement. Cela passe par la réussite du semis, une étape clé. Autre avantage: le tournesol est une culture adaptée aux conditions sèches. Un élément à prendre en compte dans le contexte de déficit hydrique que nous connaissons actuellement. |
La morelle est très présenteLa morelle noire a été mentionnée comme une adventice mal contrôlée dans plus de 36% des surfaces dans la région Centre et 50% dans le Poitou-Charentes. En cas de forte pression, l'utilisation de Mercantor Gold à 1,4 l/ha en pré- ou postsemis associé avec Carioca à 3,5 l/ha donne les meilleurs résultats. |