Lorsque l'agriculteur a su composer avec toutes ces données, les avantages et inconvénients de chaque couvert peuvent être approfondis: piégeage de l'azote, amélioration de la structure du sol, augmentation de l'activité biologique, risques de résidus, de développement d'adventices, de parasitisme néfastes pour la culture suivante. Enfin, selon l'objectif agronomique recherché, la date de destruction peut varier.
Composer avec les exigences réglementaires et agronomiques
Zones vulnérables, rotations, pratiques culturales... plusieurs aspects sont à prendre en compte pour implanter un couvert.
Le cadre réglementaire peut amener à introduire une culture intermédiaire dans sa rotation, et c'est surtout l'application de la directive sur les nitrates qui recommande, voire impose aux exploitants la mise en place de ces «pièges à nitrates». En effet, ce texte a pour objectif de limiter la présence de quantités excessives de nitrates d'origine agricole dans les eaux de surface et les eaux souterraines. Il a conduit au classement de près de 60% du territoire français en zones vulnérables.
Il faut toutefois prendre connaissance des programmes d'action départementaux qui définissent les règles à suivre car, selon les zones, différents couverts et itinéraires culturaux peuvent être imposés. «Dans le département de l'Indre, une culture intermédiaire piège à nitrates (Cipan) est obligatoire en zone vulnérable, entre un blé et une culture de printemps, si le rendement du blé est inférieur d'au moins quinze quintaux à l'objectif», explique un conseiller de la chambre d'agriculture.
Obligatoire pour les ZAC
Par ailleurs, dans certaines régions, les parcelles situées sur les bassins versants en amont des prises d'eau ayant un problème avéré de pollution par les nitrates ont été classées en zones d'actions complémentaires (ZAC). Diverses règles doivent y être suivies comme entre autres l'obligation de couvrir les parcelles durant l'interculture avec une culture d'hiver, une Cipan ou des repousses de colza.
D'autres actions ont été contractualisées (contrat territorial d'exploitation ou contrat d'agriculture durable) ou peuvent l'être dans le cadre du PMPOA 2 (programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole) ou d'une MAE (mesure agroenvironnementale)... Avec toujours le même objectif: préserver et sécuriser les ressources en eau.
Dans un contexte réglementaire, c'est le coût minimal qui est recherché pour l'implantation d'une culture intermédiaire. Selon Jérôme Labreuche, expert en intercultures chez Arvalis, le prix d'une Cipan est d'environ 100 €/ha. Il estime que le surcoût de l'interculture par rapport à un sol nu varie de 20 à 40 €/ha. En effet, un sol nu nécessite des interventions (travail du sol, désherbage). Ce calcul intègre également l'azote économisé l'année suivante. Pour cette raison, la moutarde arrive en tête des Cipan cultivées puisqu'elle est facile et peu chère à implanter. Cette crucifère représente plus de 90% des couverts sur de nombreuses zones, mais certaines chambres d'agriculture incitent à choisir d'autres couverts car il est préférable d'implanter des familles de plantes qui ne sont pas présentes dans la rotation (voir le tableau ci-dessus). Car, à terme, le risque d'omniprésence de la moutarde n'est pas nul. Ce qui favorise les maladies avec, par exemple, la hernie du chou et le sclérotinia sur colza, mais aussi les ravageurs tels que les taupins ou les limaces sur d'autres cultures. La gestion des repousses du couvert peut aussi se révéler délicate si la culture qui suit appartient à la même famille.
Effet allélopathique
Certains agriculteurs sont amenés à implanter des cultures intermédiaires pour leur rôle agronomique; le coût n'est donc plus le premier critère de choix. Ce sont entre autres les exploitants utilisant des techniques culturales simplifiées, qui sèment des Cipan pour la structure du sol. Une réflexion plus profonde s'engage alors sur le choix des espèces et sur leur destruction. En effet, selon le couvert implanté, des effets dépressifs ou allélopathiques (émission de substances toxiques par certains végétaux qui empêchent le développement d'autres espèces) sur la culture suivante peuvent être observés. «Ainsi, une avoine détruite trop tardivement peut avoir une incidence sur une orge de printemps pouvant atteindre de 5 à 7 quintaux de perte à l'hectare», argumente Frédéric Weibel, de la chambre d'agriculture de la Meurthe-et-Moselle. «Cependant, des effets positifs concernant l'inhibition de la germination de certaines adventices ont été observés», informe un conseiller de la chambre d'agriculture de la Charente.
Des levées difficiles dans le SudLes conditions pédoclimatiques des régions du Sud-Ouest ne sont pas toujours réunies pour couvrir les sols durant l'interculture. Le manque d'eau de la fin d'août au début de septembre et certains types de sols (argileux) rendent difficiles la levée des couverts. En Aquitaine, les rotations maïs-maïs et les fortes pluies automnales compliquent leur implantation. |
Témoin: RAYMOND CISSEY, agriculteur à Coudres, dans l'Eure Je reçois une aide de 480 euros pour éviter le lessivage«Je suis situé en zone vulnérable et l'objectif de l'arrêté préfectoral est d'arriver à 20% de surfaces du département couvertes en hiver d'ici à à la fin de 2007 afin d'éviter le lessivage de l'azote vers les nappes phréatiques. Cette année, j'ai reçu de l'agence de l'eau et du conseil général une aide de 480 euros pour 18 hectares. Je dois suivre un règlement technique qui impose les espèces, un créneau de dates de semis et de destruction. Par ailleurs, j'ai fait le choix des techniques culturales simplifiées; je ne laboure plus depuis près de dix ans et l'exploration des racines des cultures intermédiaires est essentielle pour que mon sol dispose d'une meilleure structure. Auparavant, je semais surtout de la moutarde, mais j'ai testé d'autres couverts car il me semble évident qu'il vaut mieux alterner les familles de plantes pour éviter les problèmes de parasitisme. Maintenant, je sème des mélanges de tournesol, d'avoine d'hiver et de phacélie. Ainsi, lorsque j'implante un pois en culture suivante, je sème une dominante d'avoine car cette espèce aurait un effet sur Aphanomyces. Je limite aussi le nombre de passages car un autre élément à prendre en considération est le coût de la culture intermédiaire. En général, je pratique un déchaumage après la moisson, puis j'effectue en un seul passage un léger déchaumage, un semis à la volée et je rappuie les graines avec un rouleau. Au plus tard à la fin de décembre, je repasse pour détruire la culture chimiquement. Le broyage est en effet trop onéreux. Outre le rôle environnemental et agronomique de la culture intermédiaire, il est toujours plus agréable pour les passants de voir des champs fleuris plutôt que des parcelles désertes. De plus, les insectes butineurs y trouvent aussi leur compte.» |
A chaque couvert ses avantages
L'implantation d'un couvert intermédiaire s'effectue en fonction du rôle agronomique de l'espèce.
Azote: piéger jusqu'à 150 unités
Les Cipan permettent d'éviter le lessivage mais aussi de restituer une partie de l'azote à la culture suivante. «Une culture intermédiaire piège en moyenne 30 unités d'azote par tonne de matière sèche produite, sachant que le développement, selon les espèces et les conditions de l'année, varie de 1 à 5 tonnes de matière sèche par hectare, précise Jérôme Labreuche, d'Arvalis, de Boigneville (Essonne). D'après nos essais, les légumineuses en absorbent la moitié, soit 15 unités par tonne de matière sèche, avec un développement qui peut atteindre 3 tonnes par hectare.»
Pourtant, la famille des légumineuses n'appartient pas aux cultures intermédiaires traditionnelles «à cause» de leur faculté à transformer l'azote de l'air en azote organique du sol à leur destruction. Cet effet produit de l'azote alors que la tendance est plutôt de limiter les risques de fuites. «Les légumineuses permettent aussi de soustraire de l'azote du sol au lessivage, mais en quantité moindre que certaines autres cultures intermédiaires», précise le spécialiste. Mais quelle que soit la culture intermédiaire, près d'un tiers de l'azote absorbé est libéré pour la culture suivante. Les deux tiers restants rejoignent l'azote organique du sol et va se minéraliser sur plusieurs années. Les résidus végétaux concentrés sur une faible épaisseur du sol améliorent le taux d'humus (si des techniques de travail superficiel sont utilisées). Les cultures qui permettent le meilleur piégeage d'azote sont les crucifères (moutarde, radis, colza) puis, de manière moins efficace, la phacélie et le seigle (voir l'infographique ci-dessus). Cet azote libéré pourra être pris en compte dans la méthode du bilan pour calculer à la baisse les apports nécessaires à la culture qui suit, à condition de ne pas détruire trop tard la culture intermédiaire pour que cette dernière ait le temps de le restituer.
Structure: travailler le sol et limiter l'érosion
L'amélioration de la structure du sol, entre autres en techniques culturales simplifiées, constitue un élément essentiel. Selon les espèces, les racines occupent des profondeurs plus ou moins importantes (les crucifères et le seigle ont des racines profondes, par exemple). L'écoulement de l'eau sera alors favorisé et les racines de la culture suivante pourront utiliser les mêmes «chemins». Les couverts protègent aussi la surface du sol contre le ruissellement et l'érosion (par le développement rapide de la moutarde et du radis notamment). Une bonne structure sur les premiers centimètres sera maintenue. Un avantage d'autant plus appréciable en limons battants, sables ou sols superficiels. Ces zones servent aussi de filtre pour éviter la contamination des eaux par les produits phytosanitaires. Mais cette humidité conservée par le couvert dans le premier horizon entraîne un ressuyage plus long.
Biodiversité: dans et sur le sol
Un des avantages de couvrir le sol est aussi de maintenir la vie biologique dans et sur le sol. Champignons et bactéries décomposent la matière organique et, en alternant les espèces, la biodiversité sera plus riche. Sur le sol, la masse végétative peut abriter le gibier mais aussi le nourrir à une période où l'offre est rare dans la nature. Sans compter l'image positive du paysage par rapport au grand public d'un couvert vert l'hiver au lieu d'un sol nu.
Résidus et parasitisme: attention aux limaces
Mais attention, si la surface du sol est bien protégée, c'est que le développement de la culture est important, ce qui peut engendrer des résidus gênants pour l'implantation de la culture suivante. Une destruction relativement précoce (en décembre) peut permettre aux résidus de commencer leur décomposition, mais des espèces comme la moutarde laisseront des tiges lignifiées plus longues à se décomposer (voir plus bas "Détruire au bon moment "). Les graminées peuvent aussi laisser des résidus dressés. Le passage d'une charrue ou d'un broyeur peut alors s'avérer nécessaire. Car si ces résidus ne sont pas enfouis, en augmentant l'humidité en surface, les limaces peuvent être attirées. «Si la moutarde garde cette réputation, ce couvert reste moins appétent pour elles que le colza, le seigle, le tournesol ou le nyger, souligne Jérôme Labreuche. Leur activité est très aléatoire selon le non-travail du sol, les quantités de résidus et le climat.»
Adventices: limiter le développement
En présence de cultures intermédiaires, la maîtrise des adventices est aussi plus difficile, avec des possibilités limitées de déchaumage pour réduire le stock semencier. «Pour éviter l'envahissement et la montée à graine, le mieux est d'implanter sur une parcelle propre des crucifères ou de la phacélie qui sont très concurrentielles par rapport aux adventices (implantation rapide), précise Jérôme Labreuche. Le seul risque peut provenir d'un effet "parapluie" si la destruction chimique intervient trop tard.»
Associations: jouer la sécurité
Pour allier les avantages des couverts en limitant les inconvénients, le mélange d'espèces procure une bonne sécurité, notamment si une ou plusieurs d'entre elles rencontrent des problèmes de levée ou de parasitisme. «En mélangeant une légumineuse avec des couverts traditionnels (phacélie, graminées, crucifères), le piégeage de l'azote sera assuré. Et même s'il y a peu d'azote à absorber, le couvert se développera grâce à la légumineuse», explique Jérôme Labreuche. Ce développement soutenu dans le temps permettra de concurrencer les adventices, d'améliorer la structure, de mieux protéger le sol et de bien nourrir la faune présente. Mais, pour cette formule, il faut mélanger les semences et utiliser deux dispositifs de semis. «Nos résultats montrent que des associations de trois espèces à un tiers de dose de semis chacune se placent au niveau des espèces pures s'étant le mieux développées», précise le spécialiste.
De nouvelles espèces à adapter à la date de semisArvalis a testé quatre nouvelles espèces comme cultures intermédiaires qui toutes piègent bien l'azote. Pour le nyger (famille des composées) et le pois fourrager, lents à l'installation, la date optimale se situe dès la fin de la moisson (au plus tard le 20 août dans le Bassin parisien) alors qu'elle peut attendre de la fin d'août au début de septembre pour la navette d'hiver et Avena strigosa (une avoine fourragère résistante aux viroses et à la rouille couronnée). Petite particularité pour le nyger, mis en place en juillet, il a produit à la fin d'octobre environ 4,2 tonnes de matière sèche par hectare soit près de 80 unités d'azote piégées sans contrarier la destruction et le semis de la culture suivante. Du côté de la destruction, la navette et l'avoine nécessitent la charrue. Le nyger et le pois sont, en revanche, très sensibles au gel. Les tiges du nyger se cassent à 20-30 cm au-dessus du sol et permettent à l'air de circuler et d'assécher le sol. Concernant le coût, les semences de pois fourrager sont assez chères (60 €/ha pour une culture pure) alors que les autres restent à un coût moyen (entre 20 et 32 €/ha). Pour donner un ordre de grandeur, le coût de semence de moutarde, de radis ou de colza varie de 19 à 30 €/ha alors que celui de phacélie s'élève à 60 €/ha. |
Témoins: VINCENT et BERNARD MORISSET, agriculteurs dans la Vienne Le mélange correspond mieux à nos besoins«Notre objectif était triple. Mon fils, Vincent, et moi voulions «produire» de l'azote, augmenter la matière organique du sol (sableux et déficient en matières organiques et en azote) et améliorer la structure. Depuis cinq ans, les cultures intermédiaires nous aident à répondre à ces besoins. Après plusieurs essais d'espèces sur 15 à 25 hectares selon les années (seigle, trèfle, avoine, moutarde, radis, colza, tournesol, phacélie...), les légumineuses, le seigle et le mélange phacélie-tournesol sont les mieux adaptés à nos exigences. Ce dernier est très satisfaisant car le tournesol connaît une croissance rapide et se développe au-dessus de la phacélie. Les deux espèces piègent bien l'azote et sont gélifs, ce qui facilite la destruction. Ce mélange (5 kg de phacélie et 10 kg de tournesol) me permet aussi de réduire le coût des semences car celles de phacélie sont très chères. Pour le semis, mon outil peut implanter plusieurs espèces en un passage. Concernant l'itinéraire, après une céréale, parfois je déchaume mais, le plus souvent, je sème en direct avec le Horsch. Ensuite, le gel attaque le mélange puis je traite avec du glyphosate et, selon les années, je broie ou pas les résidus. Avant de semer la culture de printemps, je passe avec le Vibroflex pour réchauffer le terrain. Le plus dur, c'est d'attendre le ressuyage. Il faut être patient car le matelas de résidus conserve l'humidité. Mais cette humidité présente dans le sol permet à la culture suivante de mieux résister à la sécheresse. Les prochains hivers, nous voulons essayer du sorgho et du sarrasin en interculture. Pour l'instant, je n'ai pas trouvé de cultures intermédiaires adaptées après un maïs, mais nous voulons essayer des graminées, car les températures ne sont pas assez élevées pour que les légumineuses se développent dans de bonnes conditions. Quant aux limaces, rien à déclarer, peut-être grâce aux carabes qui sont en nombre dans nos sols depuis qu'on ne laboure plus!» |
EN CHIFFRES Près de 650.000 hectaresC'est le nombre d'hectares qui seront couverts, en 2007, avec des semences certifiées pendant l'interculture en France (soit un peu plus de 2% de la surface agricole utilisée). La moutarde représente plus de 80% des couverts lors de l'interculture. La phacélie représente 9% et les associations (légumineuses + graminées principalement) 4%. (Source Jouffray-Drillaud) |
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Détruire au bon moment
Pour lever la concurrence par rapport à la culture suivante, il faut supprimer la culture intermédiaire à temps.
Si la destruction d'un couvert intervient trop tard, la culture suivante sera pénalisée. Dans ce cas, l'azote que la culture intermédiaire a pompé sera restitué trop tardivement et engendrera une carence pour la culture de printemps. Parallèlement, les réserves en eau disponibles seront amoindries.
Deux mois avant le semis
Même s'il est conseillé de détruire les couverts deux mois avant le semis des espèces de printemps, les dates de destruction dépendront principalement de la culture suivante et du type de sol (voir le tableau ci-dessous).
Ainsi, pour une culture de printemps implantée tôt (pois, orge, betterave), la destruction doit avoir lieu au plus tard à la fin de décembre. Pour l'implantation d'un maïs ou d'un tournesol, il est recommandé de détruire, sur terres argileuses, les couverts à la même période pour que les sols soient suffisamment ressuyés au moment du semis. A l'Ouest, où les sols sont souvent limoneux, les couverts pourront être détruits jusqu'à la fin de février. Veillez toutefois à suivre les réglementations locales en matière de dates et de type de destruction.
Roulage possible
Pour détruire le couvert, plusieurs techniques sont applicables. Si le labour est effectué en hiver, il est possible d'en profiter pour enfouir la végétation. En présence d'un couvert très développé, Jérôme Labreuche, d'Arvalis, précise qu'«il suffit de tendre une chaîne à la place des rasettes». En non-labour ou avec un labour de printemps, la destruction s'effectue à l'aide d'un broyeur, d'un herbicide total (glyphosate) ou par le gel selon la sensibilité des espèces. Le broyage, très répandu sur moutarde, reste une méthode onéreuse qui nécessite plus de temps qu'une application chimique. Mais il est aussi possible d'utiliser sur les terres légères des outils de déchaumage à dents (chisel) ou à disques qui cassent les tiges.
Dans le Nord-Est, le gel vient à bout des espèces les plus sensibles (moutarde, tournesol…). Aux endroits où les températures sont moindres (-2 à - 3°C), il est possible de passer de lourds rouleaux en fonte pour accentuer l'effet du gel. «Nous travaillons actuellement sur cette technique et les essais sont à 80% satisfaisants», explique le spécialiste d'Arvalis. Toutefois, alors que la phacélie et la moutarde «se plient» bien à cette technique, le radis et les graminées n'y sont pas réceptives. Pour ce type de couverts, la destruction chimique ou le labour restent des solutions efficaces.
Eviter la montée à grainesIl n'existe pas réellement de stade idéal pour détruire les couverts. Toutefois, il est préférable de venir à bout des cultures intermédiaires avant qu'elles ne montent à graine et deviennent difficiles à gérer dans la rotation. |