A Haguenau (Bas-Rhin), 80% des bâtiments publics sont chauffés au bois. Le dernier souhait de la municipalité est que la chaudière de l'école Saint-Georges brûle de l'huile végétale pure (HVP) plutôt que du fioul.

"La Ville souhaite un approvisionnement par un circuit court pour avoir un bilan énergétique final cohérent, tout en aidant au développement du milieu rural", explique Véronique Le Tan, écoconseillère de Haguenau.

Le cahier des charges demande que l'huile utilisée provienne d'une culture raisonnée. Une filière est en train de se mettre en place.

210 euros la tonne de graines

Un négoce s'apprête à investir dans une presse d'une capacité de 250 t/an. Il étudie aussi la possibilité de s'équiper d'un décortiqueur de graines de tournesol, en raison de la préférence affichée par les agriculteurs du secteur pour cette culture. A la différence du colza, le tournesol trouverait plus facilement sa place dans l'assolement et dans des parcelles séchantes. Les besoins de l'école sont estimés à 20 t/an.

Pour que le jeu en vaille la chandelle à la production, la chambre d'agriculture du Bas-Rhin table sur un tarif de vente de la graine de 210 €/t. A ce niveau de prix, le coût de production de l'huile brute dans une installation neuve oscille entre 0,56 et 0,57 € HT du litre. Taxé à 5,5%, chaque litre reviendrait à environ 0,64 € à la Ville, soit l'équivalent d'un litre de fioul. La municipalité est cependant prête – du moins dans la phase de démarrage – à payer sa matière première éventuellement plus cher à l'achat afin de soutenir la mise en place de la filière. Quant au tourteau, son prix objectif de valorisation s'élève à 0,12 €/kg. Les débouchés en élevage sont actuellement plus importants que l'offre régionale.

 

PRESSES

Six projets collectifs

Une vingtaine d'exploitants alsaciens sont équipés avec une presse à huile tandis que six projets collectifs sont dans les cartons pour l'été de 2006. Chacun regroupe trois ou quatre exploitants souhaitant investir dans des unités de pressage fixes ou mobiles. L'huile est mélangée avec du fioul, généralement à 50% dans les moteurs d'irrigation et à 30% dans les tanks des tracteurs.