Fraîchement débarquée des Etats-Unis, la solution du transbordeur a gagné quelques adeptes dans l'Hexagone. Cet hybride d'une remorque et d'une vis de vidange permet de laisser les bennes en bordure de champs sans que la moissonneuse ait besoin de les rejoindre et de vider à l'arrêt. Pour les utilisateurs, l'avantage essentiel du transbordeur est de pouvoir finir la moisson à temps lorsque la fenêtre météorologique est réduite, en évitant d'arrêter régulièrement la moissonneuse-batteuse. Certains évoquent également la possibilité d'évacuer le maïs de la parcelle lorsque les conditions se dégradent. En revanche, lorsque les transbordeurs sont utilisés essentiellement en été, l'argument de la préservation des sols n'est pas valable car ces derniers sont généralement portants. La préservation de la structure, avec des pneumatiques larges et gonflés à une faible pression, intervient surtout pour les récoltes tardives dans les régions humides.
Un compromis sur la capacité
Le choix du transbordeur utilisé en été porte surtout sur des modèles de capacité de 21 à 24 m³, voire de 36 m³. Il est alors capable de remplir une remorque ou la moitié d'un semi-remorque en un seul voyage. Malheureusement, un compromis est à trouver, dès lors qu'il travaille également à la récolte du maïs. En effet, un modèle de faible capacité (de 8 à 18 m³) est alors préférable pour assurer la sortie de la parcelle en conditions humides avec le minimum de dégâts. En revanche, le débit du chantier est réduit, car le transbordeur doit faire plus d'allers et retours pour remplir le semi. Il convient donc d'adapter continuellement le circuit suivi par le transbordeur pour que la moissonneuse n'ait jamais à l'attendre. Un tracteur de puissance suffisante est alors nécessaire. Les constructeurs conseillent d'utiliser un modèle de 160 ch pour un transbordeur de 18 m³.
Un silo souple pour stocker au champ
Pour conduire plus confortablement à des vitesses de 15 à 20 km/h au champ, certains appareils sont alors dotés d'une flèche d'attelage montée sur ressort ou sur suspension hydraulique. Il faut compter en moyenne de 3 à 5 minutes pour décharger un transbordeur de 18 m³ . Le modèle de 18 m³ coûte entre 25.000 et 35.000 € HT. Les premiers prix d'un modèle de 10 m³ avoisinent les 19.000 € HT tandis qu'un modèle de 36 m³ est vendu 61.500 € HT. Toutefois, le choix de la monte de pneus influence fortement ce prix.
Avec le regain d'intérêt pour le stockage à la ferme et les risques d'une réglementation plus sévère pour le stockage à plat, les maïsiculteurs cherchent des alternatives économiques aux silos en dur. Le stockage en boudin par inertage (absence d'oxygène) n'est pas un concept nouveau, puisqu'il est déjà utilisé pour l'ensilage de maïs. La nouveauté, c'est que les Argentins ont adapté le concept aux grains secs. Une fois insérés hermétiquement dans le boudin en plastique, les grains consomment tout l'oxygène disponible produisant en retour une atmosphère riche en gaz carbonique qui va bloquer en quatre ou cinq jours leur processus respiratoire. Cette ambiance confinée empêche la prolifération des insectes et des champignons et rend inutile l'emploi d'insecticides. Les grains secs à l'entrée peuvent être conservés plusieurs mois. Le principal avantage de ce système est la possibilité d'alloter à volonté, quel que soit le volume puisqu'il suffit de découper la bâche au cutter pour fermer un silo. C'est également une solution d'appoint pour les gros chantiers confrontés à des problèmes de logistique pour le chargement des cellules ou des camions. Le grain peut ainsi être stocké directement sur le champ puis libéré lorsque l'OS est prêt.