«Depuis que je sème mon blé tendre à la volée, j'ai des rendements entre 75 et 80 q/ha, comparables à ceux que j'obtenais avant par un semis traditionnel», explique Christophe Girault, du Gaec du Colombier, à Nalliers, en Vendée. Depuis six ans, le blé tendre de cette exploitation, partagée entre des terrains argilo-calcaires et des terres noires de marais, est semé par un épandeur à engrais pneumatique DPS 12.

Christophe Girault juge cet appareil plus précis en terme de dosage et de répartition qu'un épandeur centrifuge. La semence est déposée sur un sol non travaillé après un maïs ou un tournesol. Puis elle est mise en terre par un travail superficiel du rototiller, cultivateur rotatif à axe horizontal muni de dents.

«J'ai opté pour le semis à la volée afin de ne plus labourer avant un blé. J'augmente mon débit de chantier et économise ainsi du fioul.» Dans un souci de réduire les coûts d'implantation du blé, un DPS 12 a été acheté d'occasion près de 300 € et remis en état pour un coût supplémentaire de 350 €. «En travaillant ainsi, je consomme entre 5 et 10 l/ha de carburant pour semer et enfouir la semence. Et bien que ces deux outils ne soient pas montés sur un même tracteur, cela me permet de faire moins d'heures avec le matériel», précise-t-il. En effet, il évolue à 10 km/h avec son semoir de 12 m de large. En fonction de l'état du sol, le rototiller, large de 3 m, avance entre 8 et 13 km/h. Une implantation plus rapide permet également d'attendre de bonnes conditions climatiques et un meilleur ressuyage pour semer.

Densité de semis augmentée de 5 à 10%

Le rototiller est alors réglé pour travailler à une profondeur de 3 à 4 cm. «Les graines sont dispersées sur toute la hauteur de sol travaillé. Mais malgré cela la levée reste homogène et ne diffère pas d'un semis traditionnel. Ce semis à la volée permet un tallage plus important du blé et une meilleure couverture du sol. Les années où le blé semble plus clair, je m'aperçois qu'il est toutefois capable d'atteindre, sauf accident climatique comme cette année, un rendement proche de 80 q/ha.»

Christophe Girault n'observe pas plus de problèmes de désherbage et de maladie en implantant ainsi sa culture. Les interventions phytosanitaires et les apports d'engrais ne diffèrent donc pas de ceux d'une autre parcelle.

«Le blé est moins beau jusqu'à février du fait d'un effet dépressif en azote produit par le maïs. Mais il n'est pas nécessaire de modifier ses apports», témoigne Christophe Girault. Depuis qu'il ne laboure plus pour implanter son blé tendre, il a également le sentiment d'avoir moins de limaces qui risquent d'attaquer les quelques graines restées en surface.

 

Fusariose: rester vigilant

Le rototiller laisse certains résidus de maïs en surface faisant courir un risque de fusariose des épis de blé. Jusqu'à maintenant, le Gaec du Colombier n'a eu aucun problème mais reste vigilant. Il en tient compte dans son programme phytosanitaire et emploie des variétés peu sensibles (Oratorio, Caphorn).

 

 

Limiter les problèmes de levée

Un travail trop profond pénalise les semences placées en fond de travail et oblige à augmenter la densité de semis pour pallier un problème de levée. «Avec cette technique, il y a un peu de perte car certaines graines sont trop enterrées par le rototiller. Il est donc important de bien régler l'outil pour ne pas travailler trop profondément», reconnaît Christophe Girault, qui positionne son rototiller à 3 cm de profondeur. Il est également important que le sol soit bien nivelé avant le semis. «Il est possible de passer un outil à dents type néo-déchaumeur mais ensuite ce n'est pas toujours bien plat. Il fait alors courir le risque de trop enterrer la semence.»