Lors des entretiens de l'assurance, le 13 décembre, le représentant de la FNSEA, Jean-Michel Delmas, a invité les pouvoirs publics à limiter l'assurance récolte aux seules grandes cultures. Pour l'instant, du moins. Constatant que le gouvernement affronte d'importantes difficultés budgétaires, la FNSEA souhaite que ces moyens limités se concentrent sur le développement du dispositif dans ce secteur. De leur côté, les pouvoirs publics ont prévu d'étendre progressivement ce mécanisme à toutes les productions (notamment aux fourrages). Cela figure dans la future loi d'orientation. Le risque soulevé par la FNSEA «si on ouvre trop large» est que la subvention de 35% promise aux primes d'assurance – déjà considérée comme faible – diminue au prorata du dépassement de l'enveloppe allouée suivant un principe déjà inscrit dans un décret. Ce qui entamerait la confiance des agriculteurs.

D'ores et déjà, il y a un trou de 3 millions d'euros pour 2005. «On rentre à reculons dans le développement de l'assurance récolte», a regretté Jean-Michel Delmas, alors que d'autres pays consacrent des sommes considérables à son accompagnement.

Pour l'instant, l'Etat a prévu 25 millions d'euros pour financer l'assurance récolte de 2006 (dont 2,5 millions soustraits à l'enveloppe des CAD). Il pourrait aller « jusqu'à 30 millions d'euros en prélevant sur le fonds des calamités, mais sous réserve», a précisé François de la Guéronnière, du ministère de l'Agriculture.