Le marché des engrais connaît actuellement peu de mouvements, marqué par une certaine inertie typique de l'intercampagne. L'adoption par le Parlement européen de nouveaux droits de douane sur les engrais en provenance de la Russie et de la Biélorussie marque un tournant stratégique. À compter du 1er juillet 2025, ces taxes entreront progressivement en vigueur jusqu'en 2028, remettant en question un quart des approvisionnements habituels de l'Union européenne.

Ce rééquilibrage forcé de l'offre pourrait instaurer une tension durable sur les prix, même si les producteurs européens disposent d'une certaine marge de manœuvre. Pour l'heure, le marché reste atone. Les premières propositions tarifaires, jugées peu incitatives au regard des cours actuels des céréales, n'ont pas suffi à mobiliser la demande. Les agriculteurs, prudents, restent en retrait.

Les prix de l'ammonitrate amorcent une correction, sans pour autant ouvrir la voie à une vraie détente, tant les cours de l'urée restent fermes. En effet, en Égypte, la baisse annoncée de la production limite les perspectives d'exportation. À l'inverse, la Chine réapparaît timidement sur le marché international, offrant un contrepoids potentiel, bien que ses volumes restent contenus.

Du côté du phosphore et de la potasse, les prix se maintiennent fermement, portés par les besoins rapprochés de la saison estivale.