"Les marchés se repliaient nettement hier, perdant les gains de ce début de semaine après la volte-face de Poutine sur les exportations ukrainiennes à travers le corridor sécuritaire. La prolongation de l’accord établi initialement pour quatre mois expirera dans trois semaines et fera probablement l’objet de nouvelles négociations. L'incertitude demeure donc sur les marchés et de nouvelles surprises ne sont pas à exclure", souligne ce matin Agritel dans sa note quotidienne.
Ainsi, le mercredi 2 novembre 2022 sur Euronext, la tonne de blé a clôturé à 341,25 euros (–16,50 euros par rapport à la clôture de la veille) sur l’échéance de décembre et à 342,0 euros (–15,25 euros) sur l’échéance de mars.
La tonne de maïs, quant à elle, clôturait à 336,50 euros (–8,00 euros) sur l'échéance de mars et à 336,75 euros (–7,75 euros) sur celle de juin.
La Turquie à la manœuvre
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est garant de cet accord crucial pour l'approvisionnement alimentaire mondial, a confirmé mercredi dans la foulée que les exportations reprendraient à la mi-journée via ce couloir sécurisé.
"Les pays acheteurs comme la Turquie ont tout fait pour renouveler cet accord", explique Dewey Strickler, consultant d'Ag Watch Market Advisors. Un appel téléphonique mardi entre M. Erdogan et le président Vladimir Poutine, et l'intercession de l'ONU, autre garant de l'accord, semblent notamment avoir convaincu Moscou de revoir sa position.
Les inquiétudes s'expriment plus sur le blé
Le corridor, ouvert à la mi-juillet, a permis l'exportation de près de 10 millions de tonnes de céréales ukrainiennes coincées dans les ports de la mer Noire depuis le début du conflit, selon le Centre de coordination conjointe à Istanbul. À chaque secousse géopolitique, c'est sur le blé que s'expriment toutes les inquiétudes, même si le maïs représente près de la moitié des grains exportés par bateaux. "Son prix monte plus haut car il sert à l'alimentation humaine" et non pas animale, explique Sébastien Poncelet du cabinet Agritel.
À l'ouverture d'Euronext jeudi 3 novembre, peu avant 11h00, les cours reculaient : la tonne de blé perdait 3,50 euros sur les échéances de décembre à 337,75 euros et 3,50 euros sur celle de mars à 338,50 euros. Celle de maïs perdait 2,00 euros, à 334,50 euros sur l'échéance de mars, et 2,25 euros, à 334,50 euros sur celle de juin.