Ce mercredi 4 décembre 2024, la salle des fêtes de Montignac-Lascaux était pleine à craquer. Raison de cette effervescence inhabituelle : la commune du Périgord noir accueillait Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et Pierrick Horel, président de JA. Environ 500 personnes avaient fait le déplacement.
« On a besoin d’un gouvernement »
Cette soirée, prévue de longue date, devait marquer le lancement de la campagne des deux syndicats en vue des élections des chambres d’agriculture, ainsi que les universités d’hiver de JA. Ce fut aussi celle de l’annonce de la fin du gouvernement Barnier. Une heure avant le vote de la censure, Arnaud Rousseau, exprimait ses inquiétudes : « La chute du gouvernement rendrait imprévisible l’adoption de mesures essentielles pour la profession agricole. On a besoin d’un gouvernement et que des décisions soient prises. »
Protection de l’Union européenne
Le président de la FNSEA a réaffirmé son sentiment « pro-européen » : « C’est une protection pour peu qu’elle porte un projet qui n’est pas décroissant, qui permet durablement de produire une alimentation dans une Europe qui importe de plus en plus. On parle de souveraineté alimentaire, de réciprocité, de traçabilité, c’est pourquoi, nous sommes hostiles au Mercosur. »
Appel aux députés et au chef de l’État
La fin de ce meeting, après le résultat de la motion de censure, a pris une autre tournure. Le président de la FNSEA a laissé éclater sa colère. « Les députés ont accepté de sacrifier l’agriculture. Les promesses faites se sont envolées : aides de crise, retraite, simplification. Nous appelons tous les agriculteurs à demander à leur député comment sans budget, il compte honorer les promesses. »
Arnaud Rousseau interpelle dès maintenant Emmanuel Macron en tant que chef de l’État. « Nous considérons qu’il est désormais seul représentant légitime de l’État, nous considérons qu’il est de sa seule responsabilité d’empêcher la signature du Mercosur. »
Bras de fer en Dordogne
Au sujet de la montée en puissance de la Coordination rurale en Dordogne, le président de la FNSEA répond sans détour : « Je ne crois pas que la Dordogne bascule. Il y a des questions qui se font jour localement, par rapport à l’avenir agricole, à la pérennité des systèmes d’exploitation, à la typicité de ce département avec des productions spécialisées comme la noix qui traverse depuis trois ans des difficultés. Je le redis, la colère et le chaos, ce que semble proposer la Coordination rurale, ce n’est pas un avenir pour l’agriculture française. Essayer de trouver un avenir, c’est ce qui nous anime. On propose quelque chose autour du goût d’entreprendre, de la fierté d’être agriculteur avec les sujets de dignité, de revenu, on le fait avec des équipes qui sont implantées dans toute la France. »