« Les problèmes autour de l’agnelage ont beaucoup diminué depuis que ma nouvelle bergerie est opérationnelle », se réjouit Bruno Gaujarengues, à la tête de 310 brebis lacaunes viande à Moularès, dans le Tarn. La construction de ce bâtiment s’est imposée car l’ancien était devenu trop étroit. En quinze ans, l’exploitant a régulièrement amélioré les résultats techniques de sa troupe, passant de 1,3 à 1,6 agneau par brebis et par an.

1 h 30 par jour de travail en moins

Les travaux de la récente bergerie de 400 m2 (16 m de large sur 25 m de long) se sont déroulés en 2018. Elle accueille exclusivement les brebis à l’entretien ou en lutte et les agnelles. L’ancienne est désormais dédiée aux agnelages. « Ces travaux m’ont permis de condamner l’utilisation de deux petites annexes qui compliquaient le travail, souligne l’agriculteur. Ainsi, j’ai gagné une heure et demie par jour de travail grâce à ma nouvelle organisation. »

L’aménagement de ce lieu tout neuf a été réalisé sur le modèle simple du précédent. L’espace se divise en trois aires paillées et la distribution de l’alimentation s’effectue grâce à des tapis situés entre les aires de couchage. Dans l’ancienne bergerie, un couloir de 1 m de large le long d’un mur permet de mieux surveiller les brebis. « Grâce aux trois aires paillées, je peux mettre en place une conduite adaptée à chaque type d’animaux, en particulier lors de la préparation à l’agnelage, explique l’éleveur. Lors des échographies, je repère les brebis qui vont mettre bas un, deux ou trois agneaux et plus pour faire trois lots. Deux mois avant la mise bas, chacun est affecté à une aire paillée spécifique afin de recevoir une complémentation adaptée. À la naissance, les animaux sont vigoureux. Ils nécessitent moins de soins. Les diarrhées des agneaux, les mammites des brebis et les maladies en général sont moins fréquentes. Résultat, la mortalité des agneaux est, aujourd’hui, stabilisée autour de 10 % et le montant des frais vétérinaires a dégringolé en dix ans, passant de 13 €/brebis à 6 €. Autre point positif lié à cette organisation : le gaspillage des fourrages et des concentrés est limité au maximum.

Accès direct aux pâtures

« Le nouveau bâtiment a été installé à l’écart du village, avec un accès direct des ovins vers les pâtures, explique Bruno. C’est un point pratique primordial dans la mesure où les brebis rentrent tous les soirs à la bergerie. En été, en laissant les portails ouverts, elles entrent et sortent à leur guise. La toiture, constituée de panneaux sandwichs, les protège aussi bien de la chaleur en été que du froid en hiver. L’ambiance à l’intérieur est agréable grâce à des panneaux lumineux disposés sur les longs pans au-dessus des murs en parpaings.

La plus grande partie des travaux a été accomplie en autoconstruction. Seule la charpente et l’électricité ont été exécutées par un prestataire extérieur. L’agriculteur a opté pour des murs en parpaings pour des raisons économiques. Leur mise en place est un peu plus longue que ceux en préfabriqué. Cela demande aussi un savoir-faire. « Le montage a été assez rapide tout de même car, avec l’aide de mes voisins, nous avons monté 3 300 parpaings en deux mois, indique-t-il. Si un jour je veux aménager une ouverture, il est facile de casser les parpaings, alors que dans le cas du préfabriqué, c’est plus compliqué. » Les nouveaux agencements ne sont pas prévus dans l’immédiat. « Avec l’espace offert par les deux bâtiments, je peux augmenter l’effectif à 400 têtes », déclare Bruno.

M.-F.M.