Fonctionnalité, bien-être des animaux et confort de travail ont été les axes privilégiés par le Gaec Estivalet-Bureau, lors de la construction de la bergerie. Pour cela, les six associés ont prévu large.

Le bâtiment couvre près de 2 000 m² et abrite 500 brebis Île-de-France. Cet espace englobe de multiples couloirs autour des quatre aires paillées afin de faciliter les déplacements. Les deux plus larges (4 m) sont surélevés pour faciliter la surveillance et la distribution de la ration avec la mélangeuse. Le couloir central mesure 2 m de large et permet d’accéder facilement aux aires de vie des animaux par des portillons. Ces parcs sont dédiés aux mises bas, tandis que ceux situés contre les longs pans logent les brebis gestantes et celles mises à la lutte.

« Pour les agnelages, nous montons quelques cases individuelles afin de faciliter les adoptions », souligne Alexandre Estivalet. Les barrières de séparation des lots de 30 brebis, entre deux travées, sont fixées sur charnières et modulables. « Nous voulions en finir avec les claies bringuebalantes », ajoute-t-il. Après le sevrage, agneaux et brebis occupent chacun une moitié de l’espace. Les barrières qui composent le parc des agneaux sont facilement modulables et comprennent aussi un portillon d’accès. Les barrières du passage sélectif sont de fabrication maison. Elles permettent le passage des agneaux sous les planches solidarisées entre elles par des tiges en fer « U ». « Au sevrage, il suffit d’ôter les rivets qui retiennent les planches superposées pour condamner l’accès », précise Alexandre. L’embarquement des agneaux s’effectue facilement par une porte située à l’extrémité du couloir central. Les animaux y accèdent depuis leur aire paillée grâce des portillons dotés d’un verrou automatique double. À l’extérieur, les abords dégagés simplifient les manœuvres du camion. Le passage central sert aussi lors de l’approvisionnement des nourrisseurs des agneaux en concentrés. Un stock est déposé en vrac à l’entrée du bâtiment sur le béton. Le remplissage s’effectue manuellement à l’aide d’une brouette. « L’installation d’un système de vis est techniquement envisageable, indique Jean-Paul Clerget, de l’Éleveur bourguignon-Feder. Il faudrait tabler sur 3 000 € pour un système de vis, sans compter les silos. L’inconvénient, c’est que l’on ne distribue qu’un seul type d’aliment. »

Curage facile

Le curage est simple également. Il s’effectue par le pignon. Les barrières de séparation centrales restent en place et les râteliers des agneaux retenus par des chaînes sont relevés. En 2 h, l’évacuation du fumier d’une aire paillée est bouclée.

Côté fonctionnalité, le couloir de circulation contre les parois de la bergerie est un aménagement que les associés apprécient. Celui installé sur le long pan nord est équipé d’un couloir de contention pour traiter et/ou trier les lots d’animaux.

Autre atout du bâtiment en lien avec le confort : sa luminosité. Elle est due au dôme éclairant posé au faîtage, et aux translucides présents sur les longs pans. « C’était la seule solution, car nous avons choisi d’installer des panneaux sandwichs sur le toit (6 cm d’épaisseur), comme sur les murs (4 cm d’épaisseur) », précise Alexandre. « La largeur supérieure à 30 m pour le bâtiment n’est pas préconisée pour une bonne circulation de l’air, signale Anne-Marie Bolot, de Terre d’ovins-Feder. Reste que, dans le cas présent, il n’y a pas de problème de condensation. » Si des soucis apparaissaient, les associés ont prévu d’ouvrir les translucides présents sur les longs pans pour accélérer la circulation de l’air.