«En 2016, lorsque je me suis installé en Gaec avec mes parents, nous avons développé la production de veaux sous la mère afin de dégager un revenu supplémentaire. Et pour alléger le travail, nous avons construit un bâtiment équipé d’une salle de tétée », explique Stéphane Lafitte.
À côté des cultures de vente, ses parents produisaient déjà des veaux sous la mère avec un petit troupeau constitué d’une vingtaine de blondes d’Aquitaine et de limousines, ainsi que de quelques laitières servant de nourrices. « Les vaches étaient à l’attache dans une étable déjà bien remplie. Il n’était pas possible d’agrandir le troupeau sans investir », note-t-il.
Renouvellement acheté
Le nouveau bâtiment, construit en 2017 pour un coût de 160 000 €, offre quarante-cinq places en stabulation libre paillée. « Il est plus facile d’y repérer les vaches en chaleur. Nous avons réduit l’intervalle entre les vêlages, et nous comptons progresser pour approcher un veau par vache et par an », souligne Stéphane. La luminosité devrait aussi y contribuer, en favorisant le retour précoce en chaleur.
Pour obtenir davantage de veaux, le Gaec insémine toutes les mères avec des taureaux typés viande, et achète le renouvellement à des éleveurs sélectionneurs. « Nous cherchons des génisses bien conformées, dont le père a un bon index pour la production de lait », précise Gérard. à l’insémination, les associés choisissent des taureaux Inra 95 pour les nourrices, et des blonds ou des limousins pour les allaitantes. « Nous privilégions la conformation bouchère, mais nous regardons aussi la facilité de naissance. Il faut parfois aider les vaches. Pour simplifier la surveillance, nous avons installé une caméra au-dessus des box de vélage », détaille Stéphane.
En deux ans, le troupeau a atteint trente-cinq mères. Lors de son installation, Stéphane a apporté 25 ha de prairies, ce qui a permis de rester autonomes en fourrages. « Nous achetons de la luzerne sur pied à des voisins en bio. Cela évite d’utiliser du correcteur azoté », note le jeune éleveur. Les allaitantes et les nourrices, conduites ensemble, reçoivent du foin de prairie temporaire et de luzerne en stabulation. Elles pâturent d’avril à novembre. Celles qui allaitent reçoivent aussi du concentré durant la têtée.
La salle de tétée, en forme de U, est très fonctionnelle (lire l’encadré ci-contre). « Il n’y a plus besoin d’attacher et de détacher les vaches, ni d’amener les veaux. Nous ne mettons que trente-cinq minutes pour faire boire une quinzaine d’animaux, contre une bonne heure auparavant », note Béa. Si nécessaire, une personne, aidée du chien, s’occupe seule de cette tâche. « Cela nous donne de la souplesse pour nous relayer durant les pics de travail ou le week-end », apprécie Stéphane. Pour gagner du temps au quotidien, les associés se sont aussi équipés d’une pailleuse distributrice.
L’ambiance dans le nouveau bâtiment, haut et bien aéré, est meilleure que dans l’ancienne étable. « L’été, il y fait plus frais. Les veaux poussent mieux », relève Béa. Abattus autour de cinq mois, ils donnent des carcasses de 155 kg de moyenne, qui correspondent au cahier des charges du label rouge. « Toutes les barrières sont en acier galvanisé. Les veaux ne trouvent plus de fer à lécher. Nous obtenons un meilleur pourcentage classé en 1 avec une viande très claire », constate Gérard. En conformation, les veaux des allaitantes se classent surtout en U, et ceux des nourrices en R.
Une viande plus claire
Avec des vêlages étalés sur l’année, le Gaec livre chaque mois deux à trois veaux au groupement du veau fermier du Lauragais. Les prix, fixés à l’avance dans une grille, dépendent du classement de la carcasse. « Pour un animal classé en 1 pour la couleur, U pour la conformation et 2 pour le gras, le prix est de 7,50 €/kg. Il descend jusqu’à 5,50 €/kg pour un veau classé en 2R2 », précise-t-il.
En améliorant le poids et la couleur, le prix moyen par veau du Gaec a progressé. Il se situe à 1 050 € par tête. Et avec plus de veaux vendus, le chiffre d’affaires a déjà doublé. Pour 2018, 34 650 € sont attendus. « À terme, avec quarante-cinq mères, l’élevage devrait fournir la moitié du revenu, avec des prix qui restent stables comparés à ceux des céréales », apprécie Stéphane.