Au cœur du Charolais, Alexandre Barge, 35 ans, et son cousin Thibault Federici, 37 ans, exploitent 300 ha, dont 40 ha de cultures implantées sur des parcelles drainées. Les produits des 160 vaches charolaises inscrites sont vendus à la reproduction ou en gras. « Ici rien ne part en maigre », souligne Alexandre. Malgré la charge de travail, les abords de la ferme tout comme les trente kilomètres de haies sont soigneusement entretenus. Chaque année, 400 m3 de plaquettes forestières sont épandus sur les litières.

 

 

Outre ses qualités morphologiques, son pedigree original et de très bons index, Réglisse est indemne du gène de l’ataxie. © Association Charolais Evaluation 71
Outre ses qualités morphologiques, son pedigree original et de très bons index, Réglisse est indemne du gène de l’ataxie. © Association Charolais Evaluation 71

 

 

Vente de reproducteurs

Dans cet élevage, les mâles sont valorisés majoritairement en reproducteurs (10 veaux et une vingtaine de taureaux de 18 mois) ou finis en babys. Ces derniers sont engraissés avec une ration mélangée composée de céréales et de luzerne-trèfle violet en foin ou en enrubannage très sec. Les futurs reproducteurs passent leur première saison au pré avant d’être soignés en bâtiment. Quarante d’entre eux sont remis l’année suivante sur des pâtures de qualité avec un niveau de complémentation modéré (2 à 5 kg de mélange fermier). « Élevés sans excès de soin, les taureaux de 18 mois sont près à l’emploi, note l’exploitant. Une ligne de conduite qui convient à nos clients. Ce sont des éleveurs recherchant un bon compromis entre le développement, la viande et les qualités d’élevage. Ils obtiennent des veaux vigoureux qu’il n’est pas nécessaire de faire téter et des vaches maternelles qui produisent du lait. »

Autrefois exportées, les femelles n’étant pas gardées pour le renouvellement sont désormais engraissées et vendues en label rouge dans le cadre d’une filière locale (45 bêtes par an dans un Super U). Les génisses de trois ans sont en partie engraissées à l’herbe avec une petite complémentation d’aliment en finition. L’objectif des associés est d’obtenir un gain de poids à moindre coût en valorisant leurs herbages de qualité supérieure (50 ha). Sur les sols argileux et limono-argileux productifs de l’exploitation, il est possible en année normale de récolter 6 voire 7 tonnes de MS/ha avec seulement un peu de fumier des bovins au printemps. Grâce aux 40 ha de cultures, l’exploitation est autonome en énergie. Seul le complément azoté, fabriqué à la carte par la coopérative, est acheté.

Cette année à Vaudebarrier, contrairement aux années précédentes très sèches, il pleut et il y a de l’herbe. Après les 30 ha d’ensilage et les 20 ha d’enrubannés récoltés ce printemps, 50 ha de foin ont été rentrés fin juillet. De quoi remplir les granges à nouveau et de voir les prochains mois plus sereinement.

 

 

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Quatre-vingts produits issus de onze taureaux

Année fourragère favorable, 2021 est également prometteuse en termes de sélection. En décembre, naîtront dans l’élevage les premiers veaux de Réglisse, un taureau acheté collectivement avec 62 autres éleveurs dans le cadre de Charolais Évaluation 71, une association à laquelle l’exploitation adhère depuis vingt-cinq ans. « Avec son pedigree hors norme et ses qualités exceptionnelles (photo ci-dessus), Réglisse apportera de la viande sans les contraintes, pointe Alexandre. Lors de l’hiver 2020-2021, une douzaine de doses ont été mises sur des bonnes vaches du troupeau, de types différents pour voir comment le croisement va s’effectuer. »

Dans l’élevage, quatre-vingts produits sont issus de onze taureaux acquis via Charolais Évaluation 71. Des taureaux tels que Fondateur, Impérial et Bobino ont marqué. Introduit en 2006 lorsque le père d’Alexandre et son oncle dirigeaient l’exploitation, ce dernier a donné de très bonnes vaches (gros bassins, bons aplombs, belles mamelles) et des veaux supérieurs.

Anne Bréhier