Vente de céréales : Agritel lance Captain Farmer

Climat, géopolitique, monnaie, réglementation, prix : « Le maître mot des agriculteurs, c’est l’instabilité », déclare Sébastien Poncelet, directeur de Captain Farmer, ce 19 février 2019 lors d’une conférence de presse à Paris. « L’outil est né d’une demande forte des agriculteurs pour un outil simple qui sécurise leur revenu », assure-t-il. La start-up, interne à Agritel, combine l’expertise de marché du groupe et une approche de gestion économique de l’exploitation. Une équipe dédiée travaille sur le lancement du projet, sous forme d’une application mobile, depuis plusieurs années.

OAD de marché

« Nous ne sommes pas dans le commerce, mais dans l’outil d’aide à la décision uniquement, décrit Sébastien Poncelet. Du plus novice au plus expert, du plus pressé au plus passionné, Captain Farmer est un système qui permet de s’adapter à tous les agriculteurs céréaliers qui font le choix d’assumer leur commercialisation. » Trois niveaux progressifs sont proposés, chacun incluant les services du précédent :

• L’offre « garder le cap » (485 € HT par an) permet d’accéder à des avis hebdomadaires sur les ventes, avec des tendances haussière, baissière ou stable pour chaque produit. Évolution des recommandations, flashs de marchés, dépassement des objectifs de prix ou de chiffre d’affaires… Des alertes sont également paramétrables par notification, mail ou SMS.
• L’offre « ma recommandation » (825 € HT par an). La saisie de caractéristiques de l’exploitation (surfaces, rendement moyen, coût de production…) permet une personnalisation des conseils. L’application permet aussi de suivre l’avancée de ses ventes et de faire des simulations. Les données saisies dans l’application sont stockées sur un serveur spécifique « Les agriculteurs sont très attachés à la protection des données, et nous aussi », a assuré Sébastien Poncelet.
• L’offre « face à face » (1 225 € HT par an), qui inclut les services du deuxième niveau, et permet d’échanger directement avec un expert par téléphone ou par messagerie interne.

Neuf produits peuvent être suivis sur l’application : blé tendre, maïs, colza, orge fourragère, orge brassicole d’hiver, orge brassicole de printemps, blé dur, tournesol et engrais.

L’application sera téléchargeable à partir de la fin d’avril 2019, sur Google Play et l’App Store. Pour plus d’informations, un site internet a été lancé ce 19 février. La souscription se fait uniquement en ligne.

Devenir leader mondial

Le nom à consonance anglaise n’a pas été choisi par hasard. « L’objectif à terme est de devenir leader mondial », a déclaré Michel Portier, directeur général d’Agritel. Pour le moment, la start-up se développe uniquement sur des fonds propres d’Agritel. Mais son directeur n’exclut pas d’accueillir des investissements extérieurs, type Gafa. Le développement à l’international commencera par la consolidation du marché européen. À plus court terme, l’objectif est de convaincre « quelques milliers » d’agriculteurs français.

Quelques exemples de recommandations personnalisées : « Accentuer les ventes : les prix sont rémunérateurs et/ou le marché s’oriente à la baisse, il faut avancer », « Vigilance : je suis peu engagé et la tendance est à la baisse. Ma situation se dégrade rapidement. Il faut faire très attention », ou bien encore « Attente favorable : je suis peu engagé à la vente mais la tendance est à la hausse. J’attends sereinement ».