Connecter les sites isolés en zones blanches

Leanconnected a été créée par le pyrénéen Patrice Duboé. Issu d’une famille de bergers, l’ingénieur en télécommunication s’est penché sur la problématique de la connexion des sites isolés. Il installe des antennes et des caméras connectées pour les zones blanches. Les installations sont dimensionnées en fonction des besoins du client, avec une connexion pouvant aller de quelques kb/s à plusieurs Mb/s.

 

« Il s’agit non seulement de sortir de l’isolement des agriculteurs, mais aussi de les aider pour leur travail, souligne l’entrepreneur. Il est important de pouvoir appeler le vétérinaire, et éventuellement d’avoir un appel vidéo pour faciliter la prise en charge. » Il cite aussi l’importance d’avoir accès aux prévisions météorologiques et d’offrir de nouveaux services.

 

La protection des troupeaux face à la prédation peut être assistée par des caméras connectées qui alertent si elles détectent un loup ou un ours. Les détections de crues et d’encombrements de certaines zones sont aussi possibles. Le matériel est conçu pour endurer les conditions extrêmes de la haute montagne, mais n’est pas destiné qu’à ces zones-là. Soucieux du bilan carbone de son activité et fort de son expérience de guide de montagne, Patrice se passe d’hélicoptère et monte tout à dos d’homme ou de mule.

Gérer la ressource en eau pour l’irrigation

L’entreprise Aquasys édite des systèmes d’aide à la gestion de l’eau. Des données quantitatives et qualitatives sont compilées pour aider la supervision, mais aussi l’usage de la précieuse ressource. L’intelligence artificielle est utilisée pour modéliser les évolutions de stock. L’axe principal de travail d’Aquasys est l’irrigation. Un projet mené, entre autres, avec l’Inrae et financé par l’Ademe vise à optimiser l’usage d’eau dans le Sud-Ouest.

 

La mise en place de paiements pour services environnementaux (PSE) quantitatifs est en développement, pour que les « meilleurs élèves » bénéficient de droits d’eau dérogatoires. Si la gestion de l’eau potable est aujourd’hui facilitée car surveillée et pilotée au moyen d’outils numériques, les prélèvements d’eau pour l’agriculture sont moins connus. L’objectif est de travailler avec des organismes de gestion de l’irrigation, les services de l’État et les collectivités territoriales pour que les efforts soient récompensés.

Utiliser les abeilles comme drones vivants

La société belge BeeOdiversity a été créée en 2012. Elle travaille avec des coopératives et acteurs agricoles pour évaluer l’impact environnemental de différentes pratiques. L’entreprise travaille avec des apiculteurs locaux et installe des systèmes pour récupérer une fraction du pollen rapporté naturellement par les abeilles. Les données sont ainsi récoltées en continu tout au long de la saison de butinage.

 

« Les abeilles sont des drones vivants qui prélèvent en permanence des échantillons variés dans l’environnement », explique Charles Vallet, un des quinze collaborateurs de la petite entreprise. Les échantillons prélevés sont envoyés vers des laboratoires partenaires qui mesurent des teneurs en métaux lourds, dioxine, résidus de pesticides et autres polluants. « C’est aussi un indicateur de la biodiversité végétale présente », souligne Charles Vallet. BeeOdiversity accompagne aussi l’évolution des itinéraires techniques, en phase avec les données récoltées.