Plus de 1 milliard de dollars dépensés dans le capital-risque pour l’agtech en 2017
Et 2018 serait, selon le magazine Forbes, sur le même chemin. Les technologies qui tirent les investissements sont l’intelligence artificielle (IA), le cloud-computing, le big-data et l’édition génomique, avec des applications pratiques du sol aux plantes, des aliments aux médicaments, de la ferme à la table. Le magazine a sélectionné cinq des technologies les plus prometteuses et, par association, les plus grandes opportunités.
L’amélioration génétique, notamment grâce à la technologie Crispr, tient le haut du panier. Selon Forbes, le Crispr-Cas9 est actuellement en tête du peloton des outils d’édition génomique. Mais d’autres technologies telles que eMage (ingénierie du génome eucaryotique multiplex), ZNF (Zinc Finger Proteins), Talen (Transcription Activator-Like Effector Nucleases) sont de gros concurrents. La course est lancée sur les brevets. Une autre innovation, connue sous le nom de cloud-biology, c’est-à-dire la convergence de l’analyse du big-data et du cloud-computing, avec l’expertise biologique, est utilisée de pair avec l’édition génomique. Le but est aussi de réduire le temps nécessaire à la reproduction de nouvelles cultures. Benson Hill Biosystems, Ginkgo Bioworks et Metabolon sont quelques leaders émergents dans ce domaine d’agtech.
En matière de santé animale, Forbes estime que l’alternative aux antibiotiques constitue un enjeu majeur d’agtech. Cela consiste notamment à activer le système immunitaire d’un animal pour combattre les agents pathogènes. Certaines options prometteuses comprennent la technologie des phages, l’amélioration de l’alimentation par la fabrication de protéines et d’enzymes dans les plantes cultivées, et la recherche microbienne pour développer de nouvelles thérapies.
La troisième voie d’investissement privilégiée est la biologie du sol. Trace Genomics aide par exemple les agriculteurs à comprendre ce qui se trouve dans leur microbiome du sol. « Le décodage est une première étape importante », relève le magazine. Dans cette logique, la prochaine étape consiste à aligner les cultures sur le sol ou à ajuster le microbiome du sol pour répondre aux besoins des cultures spécifiques. Engrais biologiques, herbicides, fongicides pourraient arriver sur le marché en réponse à cette problématique.
L’aquaculture est aussi une voie privilégiée pour les futurs investissements. L’innovation dans le domaine est très jeune. Les start-ups aquacoles ont rapporté 193 millions de dollars en 2016, ciblant la technologie aquaponique, l’analyse de données, l’élevage d’insectes pour l’alimentation des poissons, la production d’algues et la technologie pour la chaîne d’approvisionnement. Les innovations sont axées sur l’optimisation de la production, la minimisation des pertes et la réduction des déchets produits, tout en répondant à la demande croissante de produits de la mer sains. Une opportunité, en particulier, est le développement de vaccins oraux ou à base d’aliments.
Enfin, les technologies postrécolte complètent la liste. Elles couvrent toutes les étapes du cycle de vie d’un produit : les origines de la nourriture, cultiver dans des milieux spécifiques à chaque plante ou animal, maximiser la taille et la qualité de la récolte, gérer le transport et la transformation, prolonger la durée de conservation et réduire globalement les déchets.
Les levées de fonds ralentissent au premier semestre
Les levées de fonds des jeunes pousses de la « tech » française ont légèrement ralenti au premier semestre de 2018 par rapport à la même période l’année précédente, selon le baromètre réalisé par In Extenso Innovation Croissance, qui dépend du réseau d’audit et de conseil Deloitte. Le nombre de levées de fonds a baissé de 20 % au premier semestre avec 239 opérations recensées. Le montant total collecté a baissé de 2 % à 1,469 milliard euros, selon ce baromètre publié jeudi dernier. En revanche, le montant moyen collecté progresse de 17 %, à 6,9 millions d’euros contre 5,3 millions au premier semestre de l’an dernier.
Le secteur de l’internet et des services représente la moitié environ des levées de fonds, tant en nombre d’opérations qu’en montants levés, en nette progression par rapport à l’an dernier. Viennent ensuite les secteurs du logiciel et composants (45 opérations), les sciences de l’ingénieur (36), et les sciences de la vie (25), selon le baromètre. L’Île-de-France a concentré 60 % des opérations et 70 % des montants.
C’est parti pour la 5G… dans les villes
Le déploiement des réseaux 5G commencera dès 2019. Cette technologie sera malheureusement d’abord dédiée au développement de la smart city. L’Arcep a sélectionné neuf villes pilotes : Lyon, Bordeaux, Nantes, Lille, Le Havre, Saint-Étienne, Douai, Montpellier et Grenoble. Bouygues Telecom et Orange ont annoncé au début de juillet l’installation des premières antennes. Ces expérimentations, menées dans la bande des 3,5GHz, ont pour objectif de tester les équipements techniques, la technologie étant encore en cours de normalisation, mais aussi d’explorer les usages et le modèle économique de la 5G. La commercialisation des premières offres se ferait à partir de 2020.
Pérard récompensé dans un concours d’innovation
89 PME et start-ups sont lauréats pour la première vague du concours d’innovation dans le cadre du programme d’investissements d’avenir. Ce concours, lancé en décembre 2017, vise à soutenir des projets innovants portés par des PME et start-ups, et à favoriser l’émergence de champions français d’envergure mondiale.
La deuxième vague du concours est ouverte entre le 9 juillet 2018 et le 9 octobre 2018. Parmi les lauréats, le constructeur agricole Pérard est par exemple récompensé pour le développement de son projet Silo-eXpress qui consiste à développer une gamme de produits de stockage innovants visant à simplifier et optimiser la logistique autour de la céréale depuis la récolte jusqu’à la commercialisation. Les lauréats se voient proposer un cofinancement de leurs projets de recherche, développement et innovation, dont les coûts totaux se situent entre 600 000 et 5 millions d’euros.