Alexis Le Coulteux n’a pas le profil type des agriculteurs ayant recours à des start-ups : plus jeune et moins expérimenté, il fait cependant partie de la deuxième tranche d’âge à y être la plus sensibilisée.
Familiers des nouvelles technologies, les 25-30 ans prennent le temps de la réflexion avant de s’engager sur les nouveaux outils. « J’ai un peu le nez dans le guidon… Et je veux avancer pas à pas », explique Alexis Le Coulteux. Ce fils d’agriculteur, informaticien en parallèle, s’est installé avec sa mère il y a un an sur une exploitation de 137 ha (blé, escourgeon, colza et betterave).
Pour la gestion de son exploitation, il cherchait une solution cloud (pour stocker virtuellement ses dossiers en ligne) et un outil opensource (susceptible d’évoluer et de s’adapter à ses besoins).
« Au départ, j’avais pris l’outil de ma coopérative. Mais j’ai l’habitude de naviguer sur des sites ergonomiques et d’arriver facilement là où je veux aller. Ce n’était pas le cas. Je souhaitais aussi retrouver la maîtrise de mes données. Je me suis alors tourné vers Ekylibre. »
Fondée par David Joulin et Brice Texier en 2015, la start-up a fait de la transparence l’une de ses forces de vente : les données restent la propriété des agriculteurs. Son autre argument est le gain de temps : un agriculteur passe en moyenne 500 heures par an à la gestion de son exploitation, Ekylibre propose de diviser ce temps par cinq. Traçabilité de la production, comptabilité, gestion des stocks, gestion commerciale… « Il ne manque que la gestion de paie pour mon salarié et l’outil sera complet. » En cours de développement, un module dédié aux ressources humaines pourrait voir le jour en 2018, ainsi qu’un autre consacré à la gestion de caisse (pour la vente directe).
L’outil coûte 29 euros par mois à Alexis. « C’est très simple à utiliser, j’entre mes factures, puis j’ai accès à mes indicateurs économiques, ma traçabilité… Ça me permet de mieux maîtriser mes coûts en main-d’œuvre et intrants. »
Cerise sur le gâteau : la start-up est depuis peu connectée à Telepac, le parcellaire et l’historique de production peuvent être directement importés. « Avec ça, j’ai les clés pour devenir un vrai chef d’entreprise. »