« Il y a un an, nos associations interpellaient Auchan, Bigard, Carrefour, Casino, Cooperl, LDC, Lactalis, Sodexo, Système U et onze autres entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution afin de les alerter sur la déforestation massive causée par la culture du soja dans plusieurs régions de l’Amérique latine, et sur la présence possible de ce soja dans leur chaîne d’approvisionnement », détaillent Mighty Earth, France Nature Environnement (FNE) et Sherpa dans leur communiqué du 25 mars 2019.

Des réponses jugées insuffisantes

Les associations s’appuient sur une loi promulguée en 2017, qui oblige les entreprises de plus de 5000 salariés en France à établir un plan de vigilance chez leurs sous-traitants ou fournisseurs à l’étranger. Toutes ces entreprises n’ont pas publié de plans de vigilance, déplorent les associations, selon lesquelles il n’est pas facile de savoir quelles sociétés tombent sous le coup de cette loi. Seule une dizaine ont répondu au questionnaire envoyé par les ONG et certaines réponses sont jugées insuffisantes.

 

Les ONG demandent à ces entreprises :

  • « D’identifier les risques et atteintes graves liés à la déforestation due à la culture du soja » ;
  • De mieux assurer la traçabilité du soja qu’elles utilisent directement ou indirectement ;
  • De « réparer les atteintes passées et actuelles » pouvant être liées à leurs activités.

« Si les lacunes dégagées par l’étude persistent, certaines des sociétés pourraient faire l’objet de procédures sur le plan judiciaire, y compris sur le fondement de la loi sur le devoir de vigilance », avertissent les associations. Elles interpellent aussi le gouvernement français et l’Union européenne, pour réclamer en France une politique plus ambitieuse concernant la lutte contre la déforestation importée, et à l’Union européenne de « soutenir une réglementation européenne » sur la transparence et la traçabilité dans les chaînes d’approvisionnement.