En France, le niveau d’alerte canicule, jusqu’alors « orange » sur la grande majorité du territoire, a été rehaussé à « rouge » sur la partie nord, incluant la capitale.

Vingt départements allant du nord de l’Hexagone à l’Ile-de-France sont placés en vigilance rouge canicule, du jamais vu en France, a annoncé Météo-France mercredi. L’alerte rouge, le plus haut niveau d’alerte, avait été utilisée pour la première fois en juin dans quatre départements du sud du pays.

Les très fortes chaleurs vont toucher 20 millions de personnes, a souligné la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lors d’une conférence de presse. « C’est la première fois que cela touche des départements du Nord de notre pays avec un habitat, un urbanisme, des populations qui ne sont pas habituées à des chaleurs de ce niveau-là », a poursuivi la ministre.

« Jeudi sera la journée la plus chaude de l’épisode avec des températures maximales prévues supérieures à 40°C sur un grand quart du nord-est du pays en particulier », indiquait mercredi matin Météo-France. « La moyenne des températures à l’échelle de la France pour cette journée pourrait alors égaler la valeur la plus haute atteinte lors de la canicule de 2003. »

Plusieurs villes françaises ont battu leur record absolu de température mardi, notamment dans le sud-ouest.

Dans le sud des Pays-Bas, 38,8 degrés Celsius ont été relevés à Gilze Rijen : le pays n’avait jamais eu aussi chaud. Le dernier record datait de 1944, avec 38,6°C, selon l’Institut royal météorologique néerlandais (KNMI).

La Belgique, où le « code rouge » canicule a été déclenché pour la toute première fois, a elle aussi battu un record historique, avec 38,9°C mesurée à Kleine-Brogel, dans le nord-est, « la température la plus élevée depuis le début des observations en 1833 », a souligné David Dehenauw, chef prévisionniste à l’Institut royal météorologique (IRM).

Le pire reste à venir, les prévisionnistes annonçant une nouvelle hausse des températures d’ici à vendredi. Ce devrait ainsi être au tour de Paris de battre jeudi son record de 1947 (40,4°C).

En Allemagne, l’ensemble du pays est en alerte canicule. À 14h30, avec 38,7 degrés, Bonn était la ville la plus chaude du pays. Lacs et rivières étant particulièrement prisés, les noyades seraient à l’origine de la mort de trois personnes depuis mardi soir.

Les sols, quant à eux, sont très secs partout, particulièrement dans le nord du pays, et les agriculteurs, comme l’an passé, s’attendent à des récoltes catastrophiques. Des températures encore plus importantes sont attendues jeudi où le mercure pourrait grimper à 41°C, dépassant ainsi le record de 2015 en Bavière de 40,3°C.

Le Royaume-Uni va, lui aussi, « probablement battre le record de chaleur de juillet, qui est de 36,7°C, et il existe même une possibilité de battre le record absolu de 38,5°C », indique la météo britannique (Met Office).

Le Luxembourg, qui s’attend à des températures supérieures à 35 degrés, a annoncé mercredi qu’il déclenchait lui aussi l’alerte rouge.

L’Italie est également touchée et les autorités ont élevé l’alerte au niveau 3 (« bulletin rouge ») dans cinq villes pour mercredi, Bolzano, Brescia, Florence, Pérouse et Turin.

Une douzaine de villes, dont Rome, seront concernées par le bulletin rouge jeudi, journée du pic de la canicule.

Enfin, la moitié de la Suisse est en alerte orange canicule et le service météo national prévoit « un dégel important en haute montagne » où l’isotherme 0°C sera mercredi à une altitude inhabituellement élevée de 4 800 mètres, soit plus haut que le point culminant du pays.

AFP