Le gluten semble avoir bon dos, vu la variété de maux qu’on lui attribue : troubles digestifs mais aussi cardiaques ou neurologiques, anémie, douleurs articulaires, chute de cheveux, infertilité, fatigue, ostéoporose… Ces symptômes recouvrent plusieurs réalités médicales.

La « vraie » intolérance, ou maladie cœliaque, est « une maladie auto-immune qui se déclenche à n’importe quel âge chez des personnes prédisposées génétiquement, explique le docteur Camille Le Quéré, médecin nutritionniste. Le seul traitement est un régime à vie bannissant toute trace de gluten. » Ce dernier déclenche en effet une inflammation menant à la destruction de la paroi intestinale. La mauvaise assimilation des nutriments entraîne alors diverses carences, expliquant la grande variété de symptômes.

Test sérologique

« La prévalence estimée frôle 2 % de la population mais la majorité des malades s’ignore car les symptômes varient de l’un à l’autre et sont souvent extra-digestifs : le lien avec l’alimentation n’est pas évident », souligne Brigitte Jolivet, présidente de l’Association française des intolérants au gluten (1). Le diagnostic médical est posé par une sérologie à confirmer par une biopsie. Il ne faut pas évincer le gluten avant, sinon les anticorps ne seront pas repérés. Les malades cœliaques diagnostiqués peuvent se faire rembourser à 60 % par l’Assurance maladie des produits diététiques sans gluten.

L’allergie à ces protéines, rare, se manifeste immédiatement après l’ingestion d’aliments en contenant. L’hypersensibilité au gluten non cœliaque est plus fréquente, mais malaisée à diagnostiquer car aucun test biologique n’existe. Elle provoque une inflammation sans détruire la paroi intestinale.

« L’éviction du gluten fait disparaître les symptômes, plus ou moins lourds, qui peuvent être digestifs ou extra-digestifs, note le Dr Le Quéré. Le régime peut être moins strict que dans le cas de la maladie cœliaque : certains produits, comme du pain au levain élaboré avec des céréales moins riches en gluten, sont parfois tolérés par des hypersensibles. »

(1) Des ressources sont accessibles sur www.afdiag.fr.