L’épidémie de coronavirus se répand inexorablement. La Chine était le point de départ mais le virus est maintenant partout. Nous suivons tous, au jour le jour, le nombre de contaminés et de décès en France et en Italie. Mais la contagion va bien au-delà des seuls aspects sanitaires. L’éventualité d’une nouvelle crise économique, douze ans après la précédente, se précise. Comment réduire les risques de contagion ? En évitant les contacts. S’éloigner des sources, éviter les déplacements et les rassemblements, s’habituer à une hygiène du risque. Dans un monde d’interdépendance totale, les États imposent la distance. Car « l’autre » est un danger potentiel.

L’homme du XXIe siècle, bardé de technologies, est exactement le même qu’il y a cinq ou dix siècles. Dans la panoplie des mesures, rien ou presque n’est inventé. Le masque de protection ? Une invention de Charles Delorme, médecin de Louis XIII et auteur d’une thèse sur « la vie des princes et des grands est-elle plus longue que celle des gens du peuple et des paysans ? » Il imagina aussi le costume de médecin de peste, avec un bec d’oiseau rempli d’herbes aromatiques censées protéger de l’air pestilentiel.

Le confinement ? La hantise des maladies a toujours incité à isoler les populations contaminées. Les épidémies­ étant presque toujours urbaines, les léproseries et maladreries sont installées de plus en plus loin des agglomérations. Les campagnes héritent des malades des villes.

L’incidence économique ? Avec les épidémies, beaucoup de terres ont changé de mains et la position des paysans a été renforcée. Mais dans le même temps, la demande alimentaire s’est effondrée et les prix agricoles ont chuté, entraînant un exode rural vers les villes.

La crise actuelle ne marque pas la fin de la mondialisation mais l’après-crise s’accompagnera d’une mondialisation différente. Peut-être plus raisonnable et plus sécurisée. Pourquoi pas sous le signe de la proximité et de la sécurité alimentaire ?